La direction du CHU de la Guadeloupe a dénoncé ce mercredi un « taux d'absentéisme massif » parmi ses personnels, en soupçonnant « des arrêts de complaisance » et la conduisant à envisager de « saisir le Conseil de l'Ordre des médecins ». Selon les autorités hospitalières locales, le taux d'absentéisme « avoisine dans certains services soignants les 30 % », avec des arrêts de travail qui se multiplient depuis quelques jours. Tout cela, dans un contexte où les actions de sabotage contre les hôpitaux se sont multipliées sur l'île ces dernières semaines.
Délégué syndical au CHU de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) , le syndicat qui a protesté contre l'obligation vaccinale et la suspension des soignants non vaccinés, Gaby Clavier est même allé jusqu’à déclarer : « Ils ont la monnaie de leur pièce » car « 80 % des personnes qui ont été se faire vacciner l’ont été sous la contrainte ».
Le centre hospitalier guadeloupéen souligne toutefois « un taux de conformité de plus de 80 % aux obligations vaccinales » des personnels de l'établissement, contre 30 % mi-septembre. « Le nombre d'arrêts maladie observés depuis le 25 octobre est anormalement élevé en cette période, par comparaison avec les périodes identiques des années passées », a souligné le directeur du CHU, Gérard Cotellon, en décelant un « absentéisme inexplicable autrement que par des arrêts de complaisance ».
Tout le monde tombe malade à la même date ?
Selon lui, « le CHU est contraint de mutualiser plusieurs services chirurgicaux et médicaux dans le cadre d'un plan de continuité de ses activités ». Il a par ailleurs appelé « tous les professionnels de santé prescripteurs à assumer pleinement les responsabilités » et s'est réservé « le droit de saisir le Conseil de l’ordre des médecins et la Caisse générale de Sécurité sociale de la Guadeloupe de cette situation ».
Quant au directeur adjoint du CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes, Cédric Zolezzi, il a ironisé : « C'est très étonnant que tout le monde tombe malade à la même date dans des proportions pareilles. » Et d’ajouter : « On peut imaginer des gestes de solidarité ou de protestation quand bien même ces personnes seraient en règle pour ce qui les concerne personnellement », alors que la situation sociale en Guadeloupe s'est tendue ces dernières semaines sur fond de contestations de l'obligation vaccinale des soignants.
Environ 600 d'entre eux ont été suspendus, sur 3 300 agents, a précisé M. Zolezzi, en faisant valoir que des régularisations avaient également lieu « chaque jour », mettant fin aux suspensions.
Deux provinces du Canada reculent sur la vaccination obligatoire des soignants
Le Québec et l'Ontario, les deux provinces canadiennes les plus touchées par la pandémie, ont annoncé ce mercredi qu'elles ne suspendraient finalement pas leurs travailleurs de la santé non vaccinés contre le Covid-19, pour éviter d'affaiblir un secteur déjà malmené. Les travailleurs de la santé non-vaccinés québécois ne toucheront en revanche pas de « prime Covid » et devront se soumettre à un test de dépistage trois fois par semaine, faute de quoi ils seront suspendus.
La vaccination sera néanmoins obligatoire pour les nouveaux employés. Actuellement, 97 % des employés de la santé ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. « On a tout essayé pour vacciner le dernier 3 % », a souligné lors d'un point presse le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, admettant son « incompréhension » à l'égard de ce « noyau dur » qui refuse de se faire vacciner. « Malheureusement, notre réseau de la santé dans notre situation actuelle ne peut pas se passer de ces personnes-là », a-t-il déploré.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes