« Ségrégation institutionnalisée », « médecine générale maltraitée », le syndicat de généralistes MG France n’a pas de mots assez durs pour qualifier une récente proposition de loi émanant de 41 députés, issus des rangs UDI et UMP, révélée par « le Quotidien ».
Le texte, accusé de mettre le feu aux poudres, recommande de créer un numerus clausus à l’installation pour les seuls médecins généralistes. « Ainsi, la ségrégation dont souffre la spécialité médecine générale serait désormais institutionnalisée, s’indigne le syndicat. Et pendant ce temps, les autres spécialités bénéficient de la liberté totale, tant pour le lieu d’installation que pour les tarifs ».
MG France dénonce une autre recommandation de cette même PPL à savoir l’obligation de stage d’externat dans un cabinet généraliste en milieu rural pour tous les étudiants. « Reste à trouver 10 000 lieux de stage en milieu rural, sans bien sûr aucun moyen pour cela », ironise le syndicat de généralistes.
Destruction
À 11 jours de la manifestation contre le projet de loi de santé le 15 mars à Paris, MG France interroge les parlementaires (UDI et UMP) à l’origine de ce projet de loi : « Voulez-vous détruire définitivement notre spécialité et l’accès aux soins de la population en faisant fuir les étudiants vers d’autres spécialités, et d’autres modes d’exercice ? »
Dans un bref communiqué publié ce mercredi (signé par Jean-Pierre Door, député du Loiret et secrétaire national UMP à la Protection sociale), le groupe UMP de l’Assemblée nationale précise « dans sa grande majorité qu’il ne soutient aucunement la proposition de loi visant à lutter contre les déserts médicaux émanant de Philippe Folliot et de quelques cosignataires ». L’UMP affiche donc ouvertement ses divisions sur le dossier sensible de la lutte contre les déserts médicaux.
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