« Je veux soigner sans saigner ». « Pas des nantis, médecin qui refuse le racket ». « Les fourmis ne paient pas pour les cigales ». Derrière des banderoles bariolées, un cortège composé de blouses blanches et de robes noires s'élance ce lundi 3 février, place de la Bastille, sous la bannière unitaire du collectif « SOS Retraites ».
Après une première manifestation le 16 septembre qui avait réuni quelque 20 000 manifestants à Paris, les libéraux* membres du collectif avaient appelé les médecins, infirmières, kinés, orthophonistes, pilotes, avocats, hôtesses et stewards… à battre de nouveau le pavé. Deux syndicats médicaux supplémentaires (le SML et Avenir Spé) se sont associés ces derniers jours au mouvement.
Dès 13H, micro à la main, le Dr Jérôme Marty, cofondateur du collectif harangue la foule. Le président de l'Union française pour une médecine libre (UFML) dénonce l'impact de cette réforme « mortifère » qui touchera « gravement » la médecine libérale. « Allons nous accepter une réforme qui ferait perdre le tiers des revenus de nos retraités ? Allons nous accepter une réforme qui nous rendrait dépendants des décisions de l'État ? » tonne-t-il.
Un plan « techno »
À ses côtés, le Dr Xavier Gouyou Beauchamps, secrétaire général de l'Union des Chirurgiens de France (UCDF) et membre du BLOC, déplore une réforme rédigée « par des technos et à la va-vite ». « Ils ont fait les choses à l'envers en commençant par les régimes autonomes dont le nôtre qui ne coûte rien à la collectivité. C'est ahurissant », peste-t-il.
À l’évidence, les engagements du secrétaire d'État aux retraites, Laurent Pietrazewski, comme la délégation de gestion à la CARMF, le fléchage des réserves ou la possible création d'un régime supplémentaire de retraite n'a pas calmé les inquiétudes. « Tout ça, c'est de l'enfumage, tranche le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Le gouvernement va se servir de nos réserves comme celles des autres professions libérales pour faire passer la pilule. Une fois les caisses vidées, toutes les pensions baisseront. Et on nous dira alors qu’il est trop tard pour revenir en arrière ».
Des inquiétudes également partagées par deux médecins de terrain qui ont tenu à témoigner auprès du « Quotidien ».
*Médecins (FMF, Le BLOC et UFML-Syndicat), avocats (Conseil national des barreaux), masseurs kinésithérapeutes (ACK, Alizé), infirmiers (Convergence Infirmière, Union nationale des infirmiers diplômés d'État libéraux), orthophonistes (ORA, FOF), psychomotriciens (SNUP), pilotes de ligne (SNPL), navigants de l'aviation civile (UNAC), hôtesses et stewards (SNPNC-FO), métiers de l'aérien français (UNSA-PN)
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