L'avenir de la médecine générale libérale se situe-t-il dans la convention médicale ? Dubitatif sur l'issue favorable des négociations conventionnelles, MG France a en tout cas décidé de solliciter directement l'arbitrage de François Hollande pour obtenir la création d'un fonds d'investissement « soins primaires » digne de ce nom dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). Un courrier vient d'être adressé au président de la République en ce sens.
« Ce fonds doit permettre la création d’un forfait structure permettant de doter les cabinets de médecine générale des moyens humains et matériels qui lui permettront de répondre aux attentes et aux besoins de santé d’une population qui aspire à être soignée à domicile », explique MG France.
Le syndicat de généralistes estime qu'il faudrait réserver « 0,3 % de l'ONDAM » à cette enveloppe fléchée sur les soins primaires dans sa première phase, soit plus de 500 millions d'euros [10 000 euros par généraliste par an], permettant de financer dans ce cadre « l'équivalent d'un temps plein non délocalisable pour trois généralistes ».
Un financement « pas à la hauteur des enjeux »
Si la piste d’un forfait structure a certes fait son chemin dans le cadre de cette négociation conventionnelle, afin de payer un poste d’assistant ou d’assistante au cabinet, la CNAM s'est bien gardée de préciser son montant, faisant valoir qu'il lui fallait une vision « globale et consolidée » de toutes les revalorisations forfaitaires à l'étude.
Dans un contexte d'enveloppe fermée, MG France estime déjà que les financements nouveaux dans la nouvelle convention ne seront pas à la hauteur des enjeux, compte tenu des autres revendications programmées (C à 25 euros, nouvelle grille des actes cliniques, revalorisation des actes techniques, protection sociale…).
« Le montant de l’enveloppe prévue pour cette négociation ne permettra pas de donner au forfait structure l’ampleur suffisante pour répondre aux besoins des médecins généralistes traitants, diagnostique le syndicat, qui réclame donc une intervention au plus haut niveau de l'État et un vote spécifique du Parlement à l'automne. Il convient en effet de rattraper le retard pris par la France en matière d’organisation des soins primaires ambulatoires ». MG France a récemment réclamé un plan de 2,4 milliards d'euros sur cinq ans pour la médecine générale.
Le syndicat de généralistes affiche ouvertement ses doutes sur la capacité de la convention à investir massivement sur les soins primaires au moment où d'autres syndicats (CSMF, LE BLOC) ont quitté la table des négociations et posé leurs conditions d'un éventuel retour.
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