« Les droits de l’homme, l’enseignement et la pratique médicale sont en danger en Iran », alertent en chœur la conférence des doyens de médecine et les conférences des présidents des commissions médicales d’établissements (CME) des CHU et des CH. Face aux « exactions » commises en Iran à l’encontre des médecins et des étudiants, « nous ne pouvons rester silencieux », ont-ils lancé le 12 décembre.
Trois mois après le début des manifestations en Iran, réprimées « dans une violence inouïe », rappellent les doyens et les hospitaliers, la répression s’invite désormais au sein même des hôpitaux. « Les ambulances sont utilisées pour transporter les personnels de la répression, s’alarment les médecins. Pire encore, les blessés sont traqués jusque dans les services d’urgences où ils sont privés de soins et arrêtés ».
Un radiologue condamné à mort
Dans la république islamique, « les médecins sont menacés et forcés d’établir des certificats en camouflant l’origine des blessures et des décès », s’émeuvent les doyens et les hospitaliers, alertés par des confrères français d’origine iranienne. Plusieurs praticiens qui auraient refusé « d’être complices » auraient été arrêtés. Et « les soins les plus élémentaires aux blessés seraient volontairement empêchés ou retardés », racontent-ils.
En novembre dernier, un médecin radiologue iranien a été arrêté en marge d’une cérémonie pour commémorer le 40e jour de la mort de Hadis Najafi, jeune femme abattue lors d’une manifestation. Après avoir été torturé, le Dr Hamid Ghareh Hasanlou a été condamné à mort « à la suite d’un procès expéditif par un tribunal et à l’encontre du respect des droits élémentaires de l’homme », regrettent encore les médecins. La femme du radiologue, technicienne de laboratoire, a été condamnée à 25 ans de prison.
Émotion sur les réseaux sociaux
La condamnation à mort du Dr Hasanlou a profondément heurté la communauté médicale internationale. Sur les réseaux sociaux, des confrères du monde entier témoignent de leur émotion et de leur révolte. « Je soigne des patients, je ne devrais pas être pendu pour ça », lance l’un d’entre eux en vidéo, mimant une pendaison avec son stéthoscope.
« Je suis Hamid Qara Hasanlu »
— L'important (@Limportant_fr) December 13, 2022
Des médecins du monde entier se mobilisent pour sauver la vie du médecin iranien Hamid Qara Hasanlu condamné à mort par la république islamique. @ArashAlaeiMD #MahsaAmini #StopExecutionsInIran pic.twitter.com/hr0IOPT3Yt
Le 8 décembre, l’Association médicale mondiale (WMA) a elle aussi témoigné de sa vive indignation. « Nous sommes profondément choqués d’apprendre qu’un nombre croissant de professionnels de santé sont menacés, arrêtés et torturés en Iran, pour n’avoir fait que leur travail », réagit le Dr Osahon Enabulele, président de la WMA, qui réclame l'« abolition de la peine capitale ».
Les doyens et les présidents de CME appellent eux aussi à « la suspension immédiate de toutes les condamnations à mort », à la fin des arrestations « massives et arbitraires » d’étudiants et des pressions exercées sur les confrères iraniens.
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