La ministre de la Santé s’est adressée par médias interposés aux praticiens en grève depuis ce lundi 12 novembre. La question d’une renégociation de l’avenant 8, encadrant les dépassements d’honoraires, ne semble pas d’actualité. Sur iTélé, ce matin, Marisol Touraine a défendu becs et ongles ce texte signé avec une majorité de syndicats. « C’est un bon accord qui permet d’abord d’encadrer, c’est-à-dire d’interdire les dépassements abusifs », a rappelé la ministre. « Tous les syndicats, je dis bien tous les syndicats que j’ai rencontrés m’ont dit qu’ils en avaient assez de pratiques de 5 % de médecins qui jettent le discrédit sur l’ensemble de la profession », a-t-elle ajouté.
Des revalorisations mesurées
La ministre affirme qu’elle a bien entendu la revendication des praticiens qui justifient leurs dépassements par la stagnation des tarifs Sécu depuis des années. « Et bien dans l’accord, y compris pour les chirurgiens, il est prévu qu’il y ait une revalorisation au cours des 3 prochaines années », leur répond-elle. Dans quelles proportions ? La question reste en suspend mais il n’y aura pas de miracle, prévient Marisol Touraine. « Les actes n’ont pas évolué depuis des années. Je ne vais pas en quelques semaines, en quelques mois, compenser ce qui n’a pas été fait en 10, 15 ou 20 ans. »
N’en déplaise au BLOC. Le syndicat de chirurgiens, à l’initiative de cette grève, défendait ses revendications au ministère, la semaine dernière. « Le Bloc réclame 25% de hausse des tarifs : qui peut imaginer que c’est possible dans la période difficile actuelle ? », explique ce matin la ministre dans « Le Parisien ».
Une rumeur infondée
Marisol Touraine a aussi tenu à rassurer les internes, appelés à faire grève par l’ISNIH (Intersyndical national des internes des hôpitaux) pour défendre la liberté d’installation. « Il n’y a jamais eu et il n’y a pas de projet du gouvernement pour remettre en cause la liberté d’installation des médecins […] », leur a-t-elle dit, dénonçant une rumeur infondée prêtant au gouvernement la volonté contraire.
Les grévistes pourront aussi se satisfaire d’une ouverture de la ministre sur les assurances professionnelles des praticiens de bloc. « On peut regarder comment peser sur les assurances que contractent les chirurgiens », promet la ministre, qui reconnaît que ces charges sont de plus en plus élevées.
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