Manuel Valls : « Les Français aiment leur médecin... mais plébiscitent le tiers payant ! »

Sur le thème sensible du projet de loi de santé, le Premier ministre a réalisé ce mardi 10 mars un numéro d’équilibriste assez réussi. En visite avec Marisol Touraine au centre médical de la Grange aux Belles, dans le 10^earrondissement de Paris, le chef du gouvernement s’est appliqué à soutenir la ministre de la Santé, à défendre son projet de loi controversé, sans oublier de caresser les médecins dans le sens du poil.

Soufflant le chaud et le froid, le Premier ministre prévient. Il n’y aura ni « recul », ni « renoncement » du gouvernement sur ce projet de loi mais la « prise en compte des inquiétudes légitimes [des médecins] » exprimées dans les groupes de travail, et qui seront intégrées au texte par des amendements.

« Le projet évolue mais ne perd ni son ambition, ni son objectif », insiste-t-il.

Au passage, il adresse un soutien appuyé à la ministre de la Santé, en difficulté avec la profession : « La réforme avancera, martèle-t-il, je suis aux côtés de Marisol Touraine. »

Garantie de paiement en moins de sept jours

Le Premier ministre s’attache cependant à rassurer les médecins.

Le service territorial de santé au public ? Les professionnels de santé s’organiseront « librement entre eux » sur le terrain, « et non sur injonction des ARS ». Le service public hospitalier ? Les cliniques privées pourront y participer. Quant au tiers payant, « les médecins auront la garantie d’être payés en moins de sept jours ».

Mais pas question de reculer sur ce point, Manuel Valls le dit sans détours : « Les Français aiment leur médecin, mais ils plébiscitent le tiers payant. »

À la faveur de ce déplacement, le Premier ministre a annoncé « une grande conférence de la santé pour tracer des pistes sur l’avenir à moyen terme de notre système de santé ». Des personnalités reconnues du monde médical seront désignées à cet effet, avec comme mission de préparer cette conférence (dont la date n’est pas encore connue). Elle s’organisera autour de deux questions centrales : l’avenir du métier médical et l’avenir du mode d’exercice.