« Partout en France, on assiste à des destructions massives des services publics. Certaines mobilisations locales ont débouché sur des victoires. À Lure, l’objectif sera de les faire converger », ambitionne Michel Antony, ex-président de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité (CNCDHMP). Du 12 au 14 mai, 250 collectifs, associations et organisations syndicales se rassembleront à Lure (Haute-Saône) pour donner un « nouvel élan pour les services publics ».
Ces trois journées seront ponctuées de débats et d’ateliers sur le thème de la santé : « Santé au travail, à l'hôpital, dans le médicosocial et ailleurs », « Quelle Sécurité sociale à reconquérir pour demain », etc. Co-animateur du Réseau éducation populaire (REP), Bernard Teper animera d’ailleurs ce dernier atelier pour « promouvoir la Sécurité sociale du XXIe siècle », car « la Sécu a énormément reculé en termes de solidarité ces dernières décennies ».
« Restes à charge de plus en plus importants »
Présidente de la CNCDHMP, la Dr Michèle Leflon dénonce d’ailleurs des « restes à charge de plus en plus importants » et un accès aux soins de plus en plus difficile. Elle milite donc pour une « égalité d’accès aux soins sur l’ensemble le territoire », mais aussi « un service public de santé de premier recours ». D’où l’importance de « s’engager avec les autres services publics à Lure, car nous avons tous à apprendre de la déconstruction des services publics orchestrée par l’État », poursuit la présidente de la CNCDHMP. Et d’ajouter : « Quand les trains n’arrivent pas à l’heure, on prend sa voiture. Et quand le service public de santé ne répond plus aux besoins, on va dans le privé, et c’est malheureusement le cas de plus en plus… »
Les aides de l’État ont été « totalement réorientées vers les entreprises privées », aux dépens des services publics qui finissent par « disparaître », déplore quant à lui Michel Jallamion, président de Convergence services publics, une association qui milite pour la défense et le développement des services publics.
« Mettre la main sur 500 milliards de cotisations »
Conséquence : « les services publics sont de plus en plus éloignés » et les Français « renoncent à leurs droits, comme ils renoncent à leurs soins », observe Michel Jallamion. Persuadé que « l’ensemble des problématiques du territoire se rejoignent », il considère que l’ensemble des organisations doivent « s’unir pour réussir à renverser le rapport de force ».
Secrétaire général de Sud santé sociaux, Ramon Vila, qui sera également présent à Lure, est également vent debout face aux pouvoirs publics. Il leur reproche de vouloir « privatiser le secteur public depuis des décennies ». Selon lui, l’objectif serait de « mettre la main sur 500 milliards de cotisations » qui correspondent aux « salaires socialisés des Français ». But de la manœuvre : « Transférer nos cotisations, notre argent, vers le privé lucratif qui veut faire du fric à tout prix, dans la santé ou sur les retraites », dénonce Ramon Vila. D’après lui, cette manne financière serait investie en priorité dans des fonds de pension, ce qui contribue à « la destruction des conditions de vie et de travail des Français ».
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