Les Drs Jérôme Marty, président de l'UFML et Meyer Sabbah, à la tête de l'Union Collégiale, invitent les cinq syndicats représentatifs des médecins libéraux à ne pas signer la convention médicale, dont un nouveau projet a été proposé le 22 juillet.
Dans son éditorial, publié sur le site de l'association, le Dr Marty estime que la signature d'un accord serait perçue comme un signal extrêmement négatif. Selon lui, l'augmentation du C à 25 euros, « totem » de certains leaders syndicaux, constituerait une « rustine » et engagerait la profession dans la voie de l'obéissance.
« Pour Claude Leicher (président de MG France, N.D.L.R.) et Jean-Paul Ortiz (président de la CSMF, N.D.L.R.), c'est un rattrapage et ce n'est que justice pour les médecins généralistes, exact, et c'est aussi un facteur de blocage à toute augmentation future ! », considère-t-il. Le leader de l'UFML redoute une mainmise de l'Etat, des assureurs et de l'administration sur la médecine libérale. « Bien sûr, les deux euros seront accompagnés d'une hausse de la forfaitisation et donc de la médecine dirigée et normée, la ROSP sera plus présente, le praticien plus obéissant... », redoute le Dr Marty.
Marché de dupes ?
Même son de cloche du côté de l'Union collégiale où le Dr Sabbah prédit que les syndicats signeront la convention. « Que vont-ils signer ? L'aliénation de la médecine libérale en rajoutant des boulets aux chaînes », assène-t-il.
Le syndicat pointe du doigt le forfait patientèle qui pourrait selon la CNAM atteindre 15 000 euros par an en moyenne par praticien (financé par les mutuelles et assurances complémentaires) et un forfait structure de 5 000 euros par an par médecin (sous la condition d'une ribambelle d'obligations notamment la prise de rendez-vous chez les médecins correspondants). « C'est un marché de dupes, aliénant notre indépendance notamment pour la prochaine négociation conventionnelle dans 5 ans », note le Dr Sabbah.
En conclusion, le président de l'Union collégiale juge qu'il faut sortir de cette spirale suicidaire pour la médecine libérale, changer de paradigme, et refuser le million d'euros alloué aux signataires et réclamer un autre mode de financement. « Que peuvent-ils faire sans les médecins ? S’asseoir seuls à leur table de négociation ? Pondre un règlement arbitral ? Chiche ! Il n’aura que l’autorité que l’on veut bien lui accorder : ils ne peuvent pas faire de médecine sans les médecins », conclut le Dr Sabbah.
Sondage : faut-il signer le projet de convention ?
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