Le combat commun contre la loi de santé n’empêche pas les syndicats de médecins libéraux de marquer leur terrain et de jouer leur propre partition.
MG France a repris la tête cette semaine d’un très large « front généraliste », constitué par l’ISNAR IMG (internes de médecine générale), ReAGJIR (remplaçants et nouveaux installés), le SNJMG (jeunes généralistes), le SNEMG (enseignants), la Fédération des médecins de France (FMF) et la FNCS (centres de santé), accompagné à titre d’observateurs par le CNGE et le collège de la médecine générale.
Généralistes oubliés
Ce front s’est réuni mercredi 19 novembre pour « analyser la situation de la médecine générale » et tirer la sonnette d’alarme. « La baisse démographique de la profession et le retard constaté à l’installation de la jeune génération témoignent d’un exercice de plus en plus difficile, lit-on dans leur profession de foi. D’une formation initiale sans enseignants à des professionnels en exercice sans moyens, les médecins généralistes sont les grands oubliés et la médecine générale le parent pauvre du projet de loi santé. »
Les membres de ce front généraliste demandent à être reçus « ensemble » par Marisol Touraine qui vient de promettre une phase de concertation d’ici à mi décembre avec les libéraux.
Ce groupe dénonce en effet le « hiatus » entre les orientations prometteuses de la stratégie nationale de santé (moyens pour les soins primaires, virage ambulatoire) et le projet de loi de santé lui-même, jugé dirigiste et liberticide. « Où sont passés les objectifs affichés l’an dernier, que le même front généraliste avait salués ? Où se situent le soutien aux soins primaires et la reconnaissance de la place du médecin généraliste ?», souligne-t-il.
Fait de « bric et de broc »
Face à cette coalition, la branche généraliste de la CSMF (UNOF) met en avant ses propres revendications « claires » : fin du démantèlement de la médecine générale (vaccinations dans les pharmacies, infirmières cliniciennes...), suppression des tâches administratives, opposition totale au tiers payant obligatoire généralisé, honoraires prenant en compte les consultations de plus en plus complexes.
Sur ces bases, l’UNOF-CSMF prévient qu’elle ne s’associera en aucun cas à un « front fourre-tout » qui « pourrait réunir des syndicats et des organisations professionnelles qui préfèrent la médecine générale salariée plutôt que libérale, d’autres qui sont favorables au tiers payant obligatoire généralisé (...), des adeptes de la recertification médicale (...), des partisans d’une formation médicale continue confiée aux universitaires ».
Et l’UNOF de conclure sèchement qu’elle n’ira pas « perdre son âme ni celle des généralistes libéraux dans un front fait de bric et de broc dont l’ambition ne pourra être la défense de la médecine générale libérale ».
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