Le combat des ophtalmologistes contre la « démédicalisation » de la filière visuelle repart de plus belle !
Après avoir plutôt bien accueilli mi-décembre la dernière version du projet de loi sur la consommation, adopté en deuxième lecture par les députés, et en particulier la décision du gouvernement de maintenir l’obligation de renouveler tous les trois ans l’ordonnance de lunettes, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) déchante complètement.
Il s’étonne en effet de voir revenir, à la faveur de l’examen du texte par la commission des affaires économiques du Sénat, deux dispositions jugées particulièrement inquiétantes : d’une part la mesure de l’écart inter-pupillaire imposée aux ophtalmologistes « dont ce n’est pas le métier », précise le SNOF ; et d’autre part l’extension de la validité de l’ordonnance à 5 ans.
« Alléchés » par la promesse...
Alors que la discussion sur ce texte reprendra lundi 27 janvier à la Haute Assemblée, le Dr Jean-Bernard Rottier, président du SNOF, lance ce lundi un cri d’alarme aux sénateurs. Selon le syndicat, la mesure imposée de l’écart pupillaire (et son inscription obligatoire sur les ordonnances de lunettes) aggravera la « pénurie » de médecins spécialistes « alors que les opticiens sont disponibles et parfaitement qualifiés pour réaliser cette mesure ». Le SNOF a fait ses calculs : ce surcroît de travail aboutirait à « supprimer deux ophtalmologistes par département », et donc à allonger encore les délais d’attente.
Quantà l’extension de la validité de l’ordonnance à cinq ans, elle « retardera le diagnostic des maladies oculaires graves », met en garde le SNOF. Le message est clair : un moindre suivi signifie une menace pour le dépistage.
« Alléchés par la promesse d’un vendeur de lunettes en ligne, qui vous fait miroiter le chiffre insensé d’un milliard d’euros de pouvoir d’achat rendu aux Français, il me semble que vous avez perdu tout sens critique », accuse le Dr Rottier dans sa missive aux sénateurs.
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