« La crise sanitaire est la démonstration flagrante de l’importance de la recherche et de l’innovation. Les vaccins, la seule de porte de sortie, viennent de là », analyse le Pr Alain Puisieux, directeur du centre de recherche de l’institut Curie.
Le premier centre français de lutte contre le cancer n’a pas attendu le début de la pandémie pour renforcer sa stratégie visant à favoriser le transfert des technologies par le biais de la création d’entreprises. Grâce à un modèle original d’incubation, l’Institut Curie a fait émerger 27 start-ups depuis 2002 dont 11 au cours des cinq dernières années. Signe de cette dynamique, 265 millions d’euros de fonds ont été levés et 224 emplois directs créés. Cinquante produits ou services ont été mis sur le marché. « Le taux de survie à 5 ans est de 95 % », se félicite Amaury Martin, directeur de la valorisation et des partenariats industriels.
Avec son programme intégré d’incubation, et son équipe dédiée de 18 personnes, l’Institut Curie souhaite armer ses chercheurs à la valorisation des innovations, en les aidant à valider une intuition via un business plan et en facilitant l’accompagnement des investisseurs, tout en rapprochant les profils complémentaires. Les services proposés concernent la formation à̀ l’entrepreneuriat, la stratégie d’entreprise, la structuration d’équipe, l’hébergement, la communication ou le soutien administratif…
Car la France est loin d’être exemplaire dans ces domaines, la crise ayant même mis en lumière une forme de « faillite de la recherche française ». Il ne s’agit pas d’incriminer la qualité des chercheurs, souligne le Pr Puisieux, mais de regarder du côté du financement public et privé de la R & D, jugé très insuffisant (2,2 % du PIB français, à la 13e place mondiale), et du manque de culture de l’entreprenariat.
Pas de côté
Grâce à ce programme d’incubation, Céline Vallot, cheffe d’équipe à l’Institut Curie et au CNRS, a pu créer mi-2020 sa start-up One Biosciences avec son binôme entrepreneurial, Magali Richard. À la faveur de l’alliance entre les data-sciences et les technologies en cellule unique, la scientifique entend découvrir de nouveaux biomarqueurs et cibles thérapeutiques. « Pour un chercheur, créer une start-up permet d’aller au-delà du monde académique, assure-t-elle. C’est faire un pas de côté pour adapter une technologie très mature aux patients. Le transfert technologique ne peut se faire qu’à partir d’une science fondamentale de qualité ». Après six mois, la société compte quatre salariés après une première levée de fonds proche d’un million d’euros.
Avec huit projets d’incubation en cours – dont 3 aboutiront à des start-ups cette année –, l’Institut Curie va accélérer son soutien à l’entreprenariat en investissant au capital des entreprises dès leur création ou en augmentant la disponibilité d’espaces dédiés aux futures pépites.
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