Exactement 901 déclarations d’incident ont été déposées en 2014, contre 925 en 2013. Supérieur de 27 % à la moyenne annuelle (707), ce résultat s’inscrit dans la fourchette haute observée depuis 2010 par l’observatoire de la sécurité du Conseil national de l’Ordre réalisé en collaboration avec Ipsos.
Six incidents sur dix en centre-ville
Les incidents déclarés se sont déroulés majoritairement en milieu urbain l’an dernier, en centre-ville plus précisément (57 %). Les actes de violence en banlieue reculent d’un point pour atteindre 22 %, et restent stables en milieu rural (14 %). La médecine de ville subit une explosion des incidents, passant de 75 % en 2013 à 83 % en 2014. En revanche, la proportion d’incidents en établissements de soins recule de 20 % à 11 %. Disposer d’un secrétariat n’est pas un gage de sécurité (58 % des médecins violentés ont en un). Les violences se produisent à 67 % au cabinet, 16 % ailleurs : lors d’une conversation téléphonique, au domicile du patient, ou sur la voie publique.
Les généralistes les plus exposés
Les médecins généralistes représentent 61 % des praticiens agressés (ils représentent 46 % du corps médical). Ce résultat est en hausse de 5 points en deux ans. Les autres spécialités les plus touchées sont les ophtalmologues (7 %, soit 64 personnes), les dermatologues (4 %, 36), les gynécologues-obstétriciens (29), les rhumatologues (26), les psychiatres (24), puis les médecins du travail (20), les pédiatres (19), les urgentistes (12) et les cardiologues (10). Les femmes sont cette année surreprésentées puisqu’elles représentent 47 % des auteurs de déclarations, (44 % de la population de référence).
Baisse de 25 % des incidents en Ile-de-France
En valeur absolue, on retrouve en tête des départements les plus touchés par l’insécurité le Nord, avec 63 incidents en 2014, les Bouches-du-Rhône (41), et l’Isère (38), où les signalements sont en hausse par rapport à 2013. Les déclarations sont aussi nombreuses en Seine-Saint-Denis (35), dans la Loire et le Rhône (32), le Var et le Val-d’Oise (29), Paris (27) et le Calvados (23). Mais le taux de victimation (nombre d’incidents en regard du nombre de praticiens actifs) place en bas du classement le Nord et Paris. Les incidents ont considérablement baissé en Ile-de-France en un an (-25 %).
Les atteintes aux personnes majoritaires
Comme en 2013, la victime est le médecin dans 90 % des incidents. L’agresseur est dans plus de la moitié des cas le patient, dans 18 %, un accompagnant, et dans 12 %, une tierce personne.
Les atteintes aux personnes, toujours très majoritaires (73 %) sont en diminution (- 5 points) tandis que les atteintes aux biens représentent près du tiers des déclarations. Les agressions verbales et menaces s’infléchissent (65 % contre 69 % en 2013). Les agressions physiques stagnent à 11 %.
Dans les atteintes aux biens, les proportions des vols (21 %) et du vandalisme (10 %) restent inchangées. Les objets les plus dérobés sont des outils médicaux (ordonnance, ordonnanciers, tampons, sacoche médicale) ou des objets de valeur (sacs à mains, portefeuille, ordinateur, moyens de paiement).
Dans 4 % des incidents recensés, l’agresseur était armé (couteau, cutter, voire revolver ou arme automatique).
Plus de la moitié des incidents sans suite légale
Quelque 8 % des incidents déclarés en 2014 ont entraîné une interruption de travail, dont 2 % de plus d’une semaine. Un tiers (34 %) a été suivi d’un dépôt de plainte et 14 % d’une main courante.
Mais 52 % des médecins ne donnent aucune suite à l’incident. Un praticien sur cinq ne se prononce pas quant à l’identité de son agresseur. Les cas d’insulte verbale et de menace se banalisent. L’Ordre réaffirme la nécessité pour les médecins de porter plainte lorsqu’ils sont victimes d’agression afin de permettre une meilleure prise en charge et un meilleur accompagnement.
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