DANS le bras de fer qui opposait Sanofi à ses syndicats et aux pouvoirs publics, l’heure semble être à la paix des braves. Le rapport ministériel sur son projet de restructuration à Toulouse - dont Sanofi s’est engagé à respecter les préconisations - propose de maintenir le site de R&D de Toulouse pendant au moins 5 ans.
Il suggère de transformer le site en « centre d’innovation ouverte », d’en scinder une partie pour créer une entité indépendante, et d’agréger autour de lui des start-up fondées par des salariés ou des entrepreneurs. Sur les 600 personnes y travaillant, environ 500 salariés conserveraient leur poste. Sanofi a qualifié le rapport ministériel de « feuille de route pour transformer les structures du site de Toulouse ». Il s’engage « à accompagner, au cours des 5 prochaines années, la transition vers de nouvelles structures autonomes ».
Le projet de Sanofi ne date pas d’hier. Dès juillet 2012, le groupe annonçait de profonds changements, souhaitant regrouper sa R&D autour de plates-formes situées en région parisienne, à Lyon et à Strasbourg. Ce plan supposait 200 départs de Toulouse, tandis que 400 autres salariés du site de R&D étaient « laissés dans le flou », selon les syndicats. À l’époque, ceux-ci calculaient qu’environ 1 500 à 2 000 salariés de Sanofi France pourraient perdre leur emploi, alors que la direction ne prévoyait que 914 suppressions. À l’automne, le comité central d’entreprise de Sanofi intentait un recours contre ce plan. Arnaud Montebourg mettait en place le 6 février une mission chargée de proposer des pistes pour maintenir l’emploi. En mars, la justice annulait une partie du plan de restructuration du laboratoire.
Compromis.
Les syndicats sont désormais divisés sur les chances de voir ce plan aboutir. La CGT, Sud-Chimie et la CFE-CGC jugent que les propositions du groupe « ne sont pas à la hauteur des attentes légitimes ». Ils perçoivent des premiers signes de désengagement et d’externalisation. La CFDT, majoritaire, juge cette position « trop négative », et veut croire que des négociations sont possibles sur la base du rapport.
Le député socialiste de Haute-Garonne Gérard Bapt se veut positif. « Ce rapport est un bon compromis entre les besoins de réorganisation de Sanofi, et la nécessité de protection de l’emploi ». Il juge que « Sanofi a compris que sa décision initiale était extraordinairement brutale » et pense que l’entreprise respectera sa feuille de route. Le groupe a annoncé que les propositions du rapport Montebourg allaient « faire l’objet d’un travail approfondi avec les partenaires sociaux ». Parallèlement, il compte s’appuyer sur des groupes de travail à Toulouse pour préparer l’évolution du site et définir les moyens d’accompagnement de ces nouvelles structures.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie