Alors que la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ont annoncé ce lundi vouloir « renforcer l'accès à la santé pour les enfants de 0 à 6 ans », en lien avec la stratégie nationale de santé (SNS), le Syndicat national des pédiatres français (SNPF) s'estime mis sur le banc de touche concernant le volet enfance. Les mesures concernant les enfants et les adolescents visent notamment à repérer précocement et prendre en charge les troubles sensoriels, du langage et du comportement, ou encore à détecter les troubles psychiques chez les plus jeunes.
Un domaine dans lequel les pédiatres ont précisément un rôle à jouer, « la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce de toute pathologie pouvant entraver le bon développement de l’enfant », rappelle le SNPF. « Le pédiatre se positionne comme le pilote de santé de l’enfant, il l’accompagne tout au long de son développement », indique le syndicat présidé par le Dr Brigitte Virey.
« Vision restrictive »
Mais le SNPF, qui salue tout de même « une avancée des objectifs de santé » de cette stratégie nationale, regrette que l'accent soit mis « uniquement sur le soutien à la PMI et à la médecine scolaire, sans tenir compte des complémentarités avec la pédiatrie de ville ». Les pédiatres déplorent également une vision « restrictive » de la prise en charge de la dyslexie ou la dysorthographie, inclus dans les troubles psychiques, « ce qui ne permet pas une prise en charge globale des enfants ».
L'un des objectifs de la stratégie nationale de santé est pourtant d'adapter « l'offre de soins aux spécificités des enfants et des adolescents », et notamment en structurant les prises en charge de l’enfant par les coopérations entre « pédiatres, puéricultrices, psychologues, éducateurs, professionnels de la petite enfance et professionnels de soins primaires ».
Las, le SNPF estime qu'on ne laisse pas le pédiatre jouer son rôle de coordinateur des soins de l'enfant. « Son expertise n’est pas reconnue, le virage ambulatoire n’existe pas pour la pédiatrie libérale », se désole le syndicat.
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