Les syndicats de médecins libéraux (MG France, FMF, CSMF, SML et le BLOC) se réuniront le 29 novembre pour présenter les statuts du regroupement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) dans une « fédération nationale ». L'enjeu est de réunir « l’ensemble des acteurs qui souhaitent s’impliquer dans ce nouveau mode d’organisation des soins de ville ».
Les syndicats ont demandé rendez-vous à Agnès Buzyn pour lui présenter cette fédération nationale. « Notre idée est de dire qu'à n'importe quel moment, les membres d'une CPTS peuvent échanger et partager les bonnes idées, leurs outils, avec d'autres communautés sur d'autres territoires », précise le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Créées par la loi de modernisation du système de santé de 2016, ces CPTS permettent aux acteurs de soins de ville (médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médico-social…) de mieux structurer le parcours de soins et de santé des patients, à l'échelon d'un territoire. Elles doivent permettre aussi un maintien à domicile dans de bonnes conditions, et une meilleure articulation avec l'hôpital. En filigrane, l'enjeu est aussi d'éviter un recours excessif à l'hospitalisation.
Près de 200 communautés de professionnels
« Chaque communauté territoriale choisit plusieurs thèmes qui lui semblent pertinents, cela peut être par exemple le dépistage de l'obésité chez l'enfant, qui implique le médecin généraliste, le pédiatre, le kiné, ou la prise en charge des plaies chroniques chez un diabétique de type II, rassemblant l'endocrinologue voire le diabétologue, l'infirmier et le secteur médico-social », précise le président de la CSMF.
Actuellement, près de 200 CPTS existent dans toute la France – dont près d'une centaine rien qu'en Normandie, assure le Dr Ortiz. Les syndicats appellent donc « chaque CPTS existante ou en projet à participer à cette fédération où elles seront les acteurs décideurs ». Eux proposent de s’y associer sous forme d’une commission interne à vocation consultative et plurisyndicale, sans pouvoir décisionnaire.
Ni admissible, ni légitime
L'annonce de ce groupement des CPTS ne fait pas que des heureux. La Fédération française des praticiens de santé (FFPS), qui regroupe les syndicats d'infirmiers libéraux, de masseurs kinésithérapeutes, d’orthophonistes, d’orthoptistes et de pédicures-podologues ayant fait scission du CNPS, dénonce « une OPA des syndicats médicaux ».
« Toutes les professions de santé libérales doivent être associées à la phase de construction de ce projet pluriprofessionnel, et il n’est ni admissible ni légitime que seuls les syndicats de médecins élaborent en chambre une fédération de façon unilatérale », revendique Philippe Tisserand, infirmier et président de la FFPS, qui entend bien travailler de son côté « à la création de cette future fédération des CPTS ».
« Contrairement aux syndicats médicaux, nous veillerons à ce que toutes les professions et tous les acteurs y aient la place qui leur revient, dans un esprit de collégialité », conclut-il. À bon entendeur.
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