Les défaillances des internes qui sortent de garde

Publié le 01/02/2016
Article réservé aux abonnés

Une étude préliminaire sur 15 internes d’anesthésie réanimation (du 3e au 7e semestre) a évalué la capacité à réaliser des tâches simples et complexes en sortie de garde ou après une journée de repos. Ces tests ont été proposés sur simulateur à de jeunes médecins de l’hôpital Cochin à Paris.

Deux scénarios élaborés avec des anesthésistes ont été proposés :

– Pour les taches simples (applications de procédures techniques basiques), les premiers résultats montrent que les internes en sortie de garde sont globalement plus efficients que leurs congénères. Philippe Cabon observve que « les personnes fatiguées ont tendance à contrôler et détecter davantage leurs erreurs. Ce même type de résultat a été observé pour des pilotes d’avions dans des essais en simulateur ».

– En revanche, face à une situation critique – choc anaphylactique à l’induction au curare – les internes en privation du sommeil voient leur confiance s’effondrer, ils sont capables de changer complètement de prise en charge et de mettre le malade en péril s’ils y sont invités par un senior présent au cours de la simulation.

Toutes leurs compétences non techniques sont significativement diminuées (émotionnelle, discussion, continence de la situation, prise de décision).

À noter : alors que le niveau de compétence technique était similaire dans les deux groupes.

Neuschwander A, Job A, Younes A et coll. : « Impact de la privation de sommeil sur les compétences techniques et non techniques des internes d’anesthésies réanimation : une étude basée sur la simulation », Congrès SFAR 2015.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9467