LES INÉGALITÉS de recours aux soins ambulatoires ont été considérablement réduites par le dispositif des affections de longue durée (ALD), selon une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES). Instauré en 1945 pour 4 maladies (cancer, tuberculose, poliomyélite, maladie mentale), le dispositif ALD en couvre désormais 400 et concerne quelque 8,6 millions de personnes, soit 15 % des assurés du régime général.
Ses bénéficiaires sont majoritairement des hommes, plus âgés et défavorisés que la population générale. En 2008, l’âge moyen des patients chroniques était de 62,8 ans et 57 % d’entre eux étaient à la retraite. Parmi les actifs occupés (18 %), ouvriers, agriculteurs, et artisans étaient surreprésentés, tout comme les personnes non scolarisées, ou au faible niveau d’études.
Les dépenses de santé des patients en ALD représentent 60 % des frais remboursés par l’assurance-maladie, et croissent plus rapidement que les autres (4,9 % par an entre 2005 et 2010, contre 1,8 %). En 2008, le montant moyen déboursé en ambulatoire par des malades chroniques était de 3 900 euros, contre 800 euros pour les autres patients. Le coût des consultations chez les généralistes et les spécialistes a atteint 600 euros pour les usagers en ALD, soit deux fois plus que la moyenne. Les patients chroniques achètent pour 1 720 euros de médicaments, contre 220 euros pour le reste de la population.
Le reste à charge qu’ils doivent assumer est plus important, notamment pour la pharmacie (140 euros contre 80 pour les Français sans ALD), l’optique (80 euros contre 60) et le dentaire (95 contre 80).
Moins d’inégalités depuis 2002.
Selon l’IRDES, les inégalités des dépenses de soins ambulatoires sont moindres depuis 2002 pour les bénéficiaires de l’ALD (qui ont droit à l’exonération du ticket modérateur) tandis qu’elles persistent dans la population générale. L’étude révèle toutefois les limites du dispositif. Basé uniquement sur des critères médicaux, il n’intègre pas toutes les situations et contraint des personnes à s’acquitter de lourds restes à charge. Surtout, il échoue à compenser les difficultés d’accès aux spécialistes et aux soins dentaires et optiques. La France demeure parmi les pays européens les plus inégalitaires en matière de recours aux spécialistes, rappelle l’IRDES.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie