Décrocher l’homologation d’un médicament ou d’un dispositif médical hors de France peut coûter 300 000 euros, et même 2 ou 3 millions d’euros, dans les pays qui imposent des essais cliniques. Hors de portée pour la myriade de petites et moyennes entreprises (PME) hexagonales qui gravitent autour de la médecine.
La France exporte chaque année pour 26 milliards d’euros dans le secteur de la santé, principalement grâce aux locomotives du G5 santé. Le secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur veut mettre le pied à l’étrier des PME. Un programme est lancé dans cinq pays jugés porteurs : Brésil, Chine, États-Unis, Inde, Russie.
Ubifrance est chargé de l’accompagnement technique et financier à l’aide d’un fonds de 4,4 millions d’euros. Chaque entreprise pourra être aidée dans la limite de 200 000 euros. Les candidatures sont dès à présent ouvertes sur Internet*; la sélection d’une cinquantaine de PME aura lieu fin septembre. Objectif affiché: que trois PME sur quatre décrochent une autorisation de mise sur le marché dans l’un des pays cibles. L’accompagnement durera jusqu’en 2017.
100 millions d’euros de retombées attendus
Une entreprise comme Stallergenes, dont Fleur Pellerin a visité mardi un site de production, à Antony, fait figure d’exemple à suivre. Ce leader mondial dans le traitement des allergies a réussi son implantation dans 20 pays, 40 % de son chiffre d’affaires va à l’exportation. « Nous ne sommes pas spécialisés sur les bons produits dans les bons pays », note la secrétaire d’État au Commerce extérieur, qui a identifié deux autres leviers peu exploités par la France : la gestion déléguée d’hôpitaux (« forte demande dans le Golfe »), et l’accueil de patients étrangers.
Ce programme est un galop d’essai. C’est la première fois qu’Ubifrance porte un tel projet, et gère en direct des fonds accordés via les programmes d’investissements d’avenir. Cent millions d’euros de retombées économiques sont attendus. Le directeur général adjoint d’Ubifrance, Henri Baissas, croit à la naissance de « futurs champions » comme Stallergenes. Les poids lourds du secteur, associés au programme, s’engagent à jouer collectif. « Nous allons aider les petites PME pour qu’elles franchissent les obstacles », déclare ainsi Marc de Garidel, patron d’Ipsen et président du G5 santé.
* Inscriptions sur http://ubifrance-events.com/exportplus-sante-cosmetiques
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