Le diabète gestationnel accroît le risque de complications périnatales pour la mère et l'enfant, en particulier s’il est sévère nécessitant une insulinothérapie. Telle est la conclusion d'une étude française publiée dans « Diabetologia » et réalisée par la Caisse nationale de l’Assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et des équipes de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris – services de néonatalogie à l’hôpital Armand-Trousseau et de diabétologie et d’obstétrique à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière.
L'étude cherchait à évaluer effets du diabète pendant la grossesse, à partir des données médicales hospitalières du (PMSI) et des remboursements de soins des patients (SNIIRAM). Tous les enfants nés après 22 semaines en 2012 ont été inclus, le recueil des données du PMSI permettant à partir de cette date de mettre en parallèle les données de la mère.
Une prévalence de 7,24 %
Une cohorte nationale de 796 346 couples mère/enfant a pu être constituée dont 57 629 avec une histoire de diabète gestationnel – diabète survenant pendant la grossesse et disparaissant en post-partum (prévalence de 7,24 %).
En ne tenant compte que des naissances après 28 semaines, l'analyse confirme un surrisque pour la mère et l’enfant par rapport aux grossesses sans diabète même si le risque est moins important qu'en cas de diabète de type 1 ou de diabète de type 2 préexistant à la grossesse. Par rapport aux femmes sans diabète, les mères chez qui un diagnostic de diabète gestationnel a été posé, ont un risque plus élevé de césarienne (28 % versus 20 % des femmes sans diabète), d'accouchements prématurés (8 % versus 6 %) et pré-éclampsie (2 % versus 1 %).
Sévérité du diabète
Chez l'enfant, le risque de malformations cardiaques à la naissance est 1,2 fois plus élevé que celui observé lorsque la mère a une grossesse sans diabète : 15,4 % contre 9,2 % pour la macrosomie ; 0,76 % contre 0,62 % pour les malformations cardiaques et 3,3 % contre 2,7 % pour les détresses respiratoires.
La fréquence des complications augmente avec la sévérité du diabète, lorsqu'une insulinothérapie est nécessaire. Dans ce cas, un tiers des accouchements se fait par césarienne (33,5 %) et 9 % surviennent prématurément. Les nouveau-nés ont un risque multiplié par 2 d’avoir un poids de naissance particulièrement élevé.
La CNAMTS souligne l’importance du dépistage du diabète pendant la grossesse. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) le recommande chez les femmes présentant au moins un facteur de risque suivant : surpoids, une obésité, un âge supérieur à 35 ans, des antécédents familiaux de diabète, des antécédents obstétricaux de diabète gestationnel.
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