Si quelques antagonistes du récepteur CCR5, dont le maraviroc, ont été développés contre l’infection VIH, personne ne connaît précisément leur mode d’action. La description atomique de ce récepteur-clef par une équipe sino-américaine devrait accélérer le développement de nouvelles molécules dans l’infection virale. Comme l’explique le Pr Beili Wu, du Shanghai Institute of Materia Medica, l’investigateur senior : « Ces détails de structure devraient nous aider à comprendre plus nettement comment le virus infecte les cellules et comment nous pouvons bloquer le processus avec une nouvelle génération de molécules. »
L’importance de CCR5, l’autre co-récepteur clef de CD4 avec CXCR4 pour l’entrée du virus dans la cellule, tient au fait qu’il influe sur le risque d’infection et sur la vitesse de progression de la maladie. Ainsi, un variant génétique plus court, totalement absent de la surface des cellules immunitaires, rend les sujets porteurs quasi-invulnérable vis-à-vis de l’infection.
D’une pierre, deux coups. La structure atomique tridimensionnelle des deux co-récepteurs clefs est ainsi dévoilée, la description de CXCR4 ayant été faite peu de temps auparavant. Si le virus utilise quasi-exclusivement CCR5 pour entrer dans la cellule au début de l’infection, il « switche » pour CXCR4 au fil du temps. Comme leurs différences structurelles et électriques se révèlent très subtiles au niveau du site de liaison au VIH, les chercheurs espèrent développer des molécules capables de neutraliser les 2 co-récepteurs à la fois.
« Science Express », publié en ligne le 12 septembre 2013
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