Le Groupe Point Vision poursuit son développement. « Nous avons aujourd’hui 17 centres en France, localisés dans des grandes agglomérations mais aussi des villes moyennes. En 2015, nous avons ainsi ouvert des centres à Poitiers, Troyes ou à Aubagne. Et sur l’année, nous avons pris en charge 500 000 patients », explique le Dr François Pelen, ophtalmologiste et cofondateur d’Ophta Point Vision, qui désormais s’appelle Groupe Point Vision.
C’est en 2011 qu’a été créée cette société qui vise à offrir des soins ophtalmologiques de premier recours avec des délais les plus rapides possibles. « Notre objectif est de proposer un rendez-vous dans la semaine. Nous arrivons à tenir cet objectif dans la très grande majorité de nos centres. Mais dans certains endroits, où la demande est très forte, c’est parfois compliqué. Par exemple, nous venons d’ouvrir un deuxième centre à Lyon et nous prenons 200 rendez-vous par jour », souligne le Dr Pelen.
Le plus souvent, ces rendez-vous visent à faire un bilan de la vue ou un renouvellement de lunettes ou de lentilles. « Mais nous faisons aussi de l’ophtalmologie traditionnelle. Nous recevons des patients qui ont l’œil rouge ou qui ont un motif d’inquiétude les poussant à consulter un ophtalmologiste sans trop tarder. Ensuite, si nous constatons que tout va bien, nous disons à la personne de refaire le point sur sa vue dans un délai de deux ou trois ans. Si nous découvrons une pathologie courante, comme un glaucome, nous pouvons proposer au patient d’assurer le suivi s’il n’a pas d’ophtalmologiste attitré par ailleurs. Et nous le revoyons alors en fonction des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Si nous diagnostiquons un problème plus complexe, nous adressons bien sûr le patient à une plus consultation spécialisée. C’est dans cet esprit que nous avons conclu par exemple un partenariat avec le centre hospitalier intercommunal de Créteil », souligne le Dr Pelen.
Les deux premiers centres ont été ouverts en 2012. Puis, les choses se sont peu à peu accélérées : 2 centres en 2013, 6 en en 2014 et 10 en 2015. « Pour cette année 2016, on envisage d’ouvrir entre 6 et 10 centres », annonce le Dr Pelen, en précisant que le chiffre d’affaires de la société double chaque année. « Il était de 5 millions en 2013, 10 millions en 2014 et 20 millions en 2015. Auquel il faut retirer les charges. Pour l’instant, il n’y a pas de bénéfice, car nous investissons beaucoup dans les nouveaux centres ».
Actuellement, Point Vision emploie 350 personnes. « En dehors des personnels du siège, il y a un tiers d’ophtalmologistes, un tiers d’orthoptistes et un tiers de secrétaires. Ce nombre important d’orthoptistes reflète bien notre volonté de miser à 100 % sur le travail aidé, tout en ayant un plateau technique le plus performant possible pour faire gagner du temps machine », souligne le Dr Pelen.
Les ophtalmologistes qui travaillent pour Point Vision, présentent des profils divers. « Nos directeurs de centres sont soit de jeunes chefs de cliniques qui s’installent pour la première fois, soit des ophtalmologistes plus confirmés dont nous avons parfois racheté la clientèle. Ils s’installent dans le secteur de leur choix, selon leur formation (1, 2, contrat d’accès aux soins ou pas) », précise le Dr Pelen. « Nous ne sommes pas des centres de secteur 1, comme beaucoup le croient, même si nous avons la volonté de proposer une offre accessible à tous. Ensuite, les médecins qui viennent assurer des consultations dans nos centres, sont notamment des jeunes ophtalmologistes qui n’ont pas encore franchi le cap de l’installation ou des confrères qui ont pris leur retraite récemment mais apprécient de pouvoir continuer à exercer deux ou trois jours par semaine sans avoir à gérer des tracasseries administratives. Sinon, nous travaillons aussi avec des médecins remplaçants ou des étrangers, principalement de l’Union européenne », ajoute le Dr Pelen.
Une base de donnée sans équivalent
À l’avenir, Point Vision souhaite aussi conduire des travaux de recherche en lien avec des épidémiologistes. « En moyenne, chaque centre voit entre 200 et 250 patients par jour. Tous sont équipés du même logiciel métier. Cela nous permet de disposer d’une base de données sur les patients sans équivalent en France, ce qui intéresse les chercheurs en épidémiologie. En novembre, nous avons publié, dans la revue scientifique Medicine, une étude conduite par le Pr Nicolas Leveziel (PU-PH au CHU de Poitiers) sur une cohorte anonymisée de plus de 100 000 patients myopes, dans le respect des recommandations de la CNIL. Et nous préparons une version actualisée de cette étude », indique le Dr Pelen.
Ce dernier assure que les relations avec le monde de l’ophtalmologie sont désormais plutôt apaisées. « On est entré dans le paysage et la majorité des ophtalmologistes a compris, je crois, que notre volonté est de défendre la profession. C’est vrai que lorsqu’on installe un nouveau centre dans une ville, cela peut susciter des inquiétudes des confrères locaux. Mais rapidement, elles se dissipent car ils se rendent compte que nous sommes là pour compléter une offre insuffisante, réduire les délais et pas pour leur prendre quoi que ce soit. Dans beaucoup d’endroits, désormais, des ophtalmologistes nous envoient des patients quand ils partent en congés », souligne le Dr Pelen.
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