La conférence « laïcité et liberté religieuse », qui s’est tenue le 6 mai à la préfecture d’Ile-de-France, a présenté les programmes de formation de l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris) comme des exemples à suivre pour les aumôneries pénitentiaires et militaires.
Le ministre de l’Intérieur avait annoncé en février 2015 des programmes de « formation civile et civique » destinés aux fonctionnaires et aux cadres religieux qui interviennent dans les armées, les prisons et les hôpitaux.
Avec des formations dispensées en 2013 et 2014 et qualifiées d’« essentielles pour s’opposer à toute radicalité » dans l’espace public, l’AP-HP n’avait pas attendu les instructions de Bernard Cazeneuve. Et la conférence « laïcité et liberté religieuse », à la préfecture d’Ile-de-France, en présence des représentants de toutes les religions et des administrations concernées, a été l’occasion de dresser un bilan d’étape, avec un score de satisfaction élevé : 92 % des participants se sont déclarés satisfaits de l’esprit et du format pédagogique proposé.
Prosélytisme et déontologie, rôle de l’aumônier, responsabilité du référent administratif des cultes à l’hôpital, dynamique des relations entre personnels hospitaliers et aumôneries, foi et spiritualité – les thèmes retenus ont fait l’objet d’ateliers de travail qui ont mis à contribution 127 représentants de tous les cultes, de différents statuts (salariés et bénévoles), avec des membres de l’administration hospitalière.
Un laboratoire d’expérience conviviale
La place des aumôniers est aujourd’hui pleinement confirmée au sein de la communauté hospitalière, estiment 100 % des participants. « L’AP-HP constitue un laboratoire d’expérience conviviale entre religions, souligne Boumediene Medini (direction des patients, usagers et associations de l’AP). Si des tensions sont parfois signalées dans certains établissements, principalement sur des problèmes de tenues vestimentaires, aucun point de crispation majeur, ni aucun contentieux juridique n’est à déplorer depuis près de dix ans ; les aumôniers sont sollicités par les équipes soignantes quand des problématiques religieuses sont évoquées dans certains services, comme les unités de réanimation ou de maternité. Alors qu’à l’extérieur, les tensions peuvent être exacerbées entre religions, le fait religieux est vécu de manière apaisée dans les établissements hospitaliers. »
Des questions toutefois restent posées, en particulier au sujet d’une répartition plus équitable des postes d’aumôniers salariés, suivant les données démographiques des différentes religions. Des rattrapages sont en cours depuis quelques années : l’aumônerie musulmane a ainsi vu son effectif passer de 3 salariés en 2010 à 12 en 2014, une évolution qui ne s’effectue pas au détriment de l’aumônerie catholique, historiquement la mieux dotée, assure-t-on Avenue Victoria.
Les prochains séminaires de formation devraient mettre l’accent sur les pratiques rituelles propres aux diverses traditions, en particulier à l’attention des référents aumôneries, mais aussi des membres des équipes soignantes.
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