La santé mentale s'impose comme un enjeu prioritaire du système de soins et d'assurance-maladie. Selon la CNAM, les dépenses en lien avec les maladies psychiatriques et la consommation de psychotropes ont atteint 19,3 milliards d'euros pour le seul régime général en 2015 (22,5 milliards avec la MSA et le RSI). Ce poste dépasse largement les cancers (14,1 milliards), les maladies cardioneurovasculaires (13,2 milliards) ou le diabète (6,8 milliards).
Ce résultat est issu d'une cartographie médicalisée établie par la CNAM qui a passé en revue les 133,6 milliards d'euros de remboursement pour 57 millions de bénéficiaires (par grandes pathologies, traitements et hospitalisations ponctuelles). « Nous avons été surpris du poids des dépenses en lien avec la santé mentale », concède Christelle Gastaldi-Ménager, du département des études sur les pathologies et les patients à la CNAM.
Cette tendance est d'autant plus inquiétante que le coût global des pathologies psychiatriques augmente de 2,3 % par an depuis 2012. Plus de 5,3 millions de personnes consomment des psychotropes – les femmes y « recourent plus tôt et plus souvent » que les hommes – et près de 1,9 million souffrent d'une maladie psychiatrique. Surtout, ces chiffres devraient continuer de progresser de 11 % d'ici à 2020 en raison notamment du vieillissement de la population. « Il y a une prise en compte de la souffrance psychique et de son poids dans les dépenses de santé, explique le Dr Maurice Bensoussan, président du Syndicat des psychiatres français (SPF), pour qui ces résultats sont même « sous-évalués puisque reposant sur les seules prescriptions remboursées. »
L'assurance-maladie a annoncé qu'elle lancerait d'ici à la fin de l'année une expérimentation dans trois départements visant à orienter les patients dépressifs légers vers des psychothérapies assurées par des psychologues.
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