Il avait été l’un des premiers à commander des masques de protection au printemps 2020. Le Dr Jean Rottner, médecin urgentiste de formation, a annoncé ce mardi son départ imminent de la présidence de la région Grand Est. « Des impératifs familiaux animent cette lourde décision », qui est « mûrement réfléchie », a déclaré dans un communiqué l'élu alsacien, ancien maire de Mulhouse, qui annonce également quitter la « vie publique ».
Jean Rottner, 55 ans, était à la tête de la région Grand Est depuis 2017, quand il avait succédé à Philippe Richert, démissionnaire. Il a ensuite été élu en 2021. Selon le « Parisien », il pourrait quitter la vie politique pour « s’engager dans le domaine privé ».
L'élection d'Éric Ciotti à la tête des Républicains, il y a dix jours, avait fait courir le bruit d'un éventuel départ de son parti de Jean Rottner, qui a toujours ménagé le dialogue avec les macronistes et dont le nom a plusieurs fois circulé comme potentiel ministre, pourquoi pas de la Santé.
Notoriété pendant la pandémie
Formé à l’Université de Strasbourg à la médecine d’urgence, le Dr Jean Rottner a exercé aux urgences de Mulhouse pendant plus de 10 ans, avant de remiser la blouse blanche en 2008 pour se consacrer à ses activités d'élu. « Très attaché » à son ancien service, l'urgentiste était revenu lui prêter main-forte en 2019, quand l'hôpital mulhousien traversait une crise interne.
En manque de notoriété en étant arrivé à la tête de la région sans élection, Jean Rottner a fortement gagné en stature avec la crise du Covid, qui l'a propulsé dans la lumière en 2020, en même temps qu'un des premiers foyers était signalé à Mulhouse, sa ville d'origine.
Prêtant main-forte à la régulation du Samu lors de la première vague, l'urgentiste s'était rapidement mué en lanceur d'alerte, prévenant l'Élysée de la tension hospitalière, se démenant pour récupérer des masques et des tests ou lançant un fonds de soutien aux entreprises. « J'ai fréquenté la mort pendant ma vie professionnelle, mais jamais autant que pendant cette crise », avait confié l'ex-patron du Samu. « Donc j'estime que c'était mon devoir d'élever la voix », comme en janvier 2021, lorsqu'il avait dénoncé le « scandale d'État » de la lenteur de la campagne vaccinale.
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