C'est une formule qui en dit long ! Interrogée ce jeudi matin sur « RTL », Agnès Buzyn a confirmé que « le fameux trou de la Sécu était en train de disparaître » mais « pas pour les bonnes raisons» [passage de la video à 9 minutes et 30 secondes].
De fait, ce ne sont pas les réformes structurelles qui ont contribué à réduire le déficit de la Sécurité sociale, a précisé la ministre de la Santé avec une certaine franchise. « Il y a eu une rentrée assez brutale d'argent en fin d'année grâce à la reprise de l'emploi et de la croissance », commente-t-elle. « Si la croissance diminue un peu, nous risquons d'avoir à nouveau ce trou qui se creuse », a-t-elle souligné, en référence aussi à la dette sociale accumulée (encore 100 milliards d'euros) et qui doit être totalement remboursée en 2024.
Dans ce contexte fragile, la ministre de la Santé a assuré que les réformes structurelles devaient se poursuivre afin que les dépenses « s'accélèrent moins vite que ce n'est le cas aujourd'hui ».
Un millésime dopé aux recettes
Mardi, la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) a effectivement annoncé que le déficit global consolidé (régime général + fonds de solidarité vieillesse, FSV) serait contenu à 300 millions d'euros en 2018, un montant nettement inférieur aux 2,2 milliards inscrits dans la loi Sécu, et qui marque surtout un redressement spectaculaire par rapport au déficit de 2017 (-5,1 milliards d'euros). La Sécu revient de loin : en 2012, le déficit cumulé du régime général et du FSV avait atteint 17,5 milliards d'euros.
En 2018, hors FSV, le régime général serait même bénéficiaire pour la première fois depuis 17 ans (2,5 milliards d'euros), grâce aux excédents des branches accidents du travail (+800 millions), retraite (1,3 milliard) et famille (800 millions). Seule la branche maladie resterait déficitaire cette année à hauteur de 500 millions d'euros. Mais là encore, il s'agit d'une amélioration très significative après une impasse de 4,9 milliards d'euros en 2017.
Pour expliquer ce redressement, la Commission des comptes de la Sécu évoque elle aussi la croissance de la masse salariale du secteur privé « revue sensiblement à la hausse » (prévision de +3,9 % en 2018) et des recettes tirées des prélèvements sur les revenus du capital et des impôts, taxes et contributions « supérieures aux prévisions initiales ».
L'amélioration des comptes (régime général + FSV) devrait se confirmer après 2018 avec des excédents prévisionnels importants : 3,3 milliards d'euros en 2019 et 7,7 milliards d'euros en 2020.
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