« Entendez-vous les craintes et les angoisses des Français pour leurs proches ? L'épuisement des professionnels de santé en ville et dans les hôpitaux ? » Apparemment, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et les parlementaires n'ont pas entendu l'appel du député Jean-Carles Grelier (LR), dont la proposition de loi « pour l'avenir de la santé » a été rejetée ce jeudi matin à l'Assemblée nationale.
Le député de la Sarthe n'avait pourtant pas lésiné sur les arguments, qualifiant sa proposition de loi de « réponse ambitieuse » et appelant à une lecture « horizontale et collaborative » du système de santé. « Mais tout cela ne servira à rien si l'on conserve une lecture comptable mortifère. Car c'est toujours la même logique qui prévaut, celle de l'orthodoxie budgétaire », a plaidé Jean-Carles Grelier, avant de rappeler les principales mesures de sa proposition, comme les « villages santé » pour remplacer les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), l'indexation du tarif des actes en libéral sur le coût de la vie, l'éducation à la santé et à la prévention en milieu scolaire ou encore la refonte des études médicales.
Télescopage
Ces différents points n'ont pas suffi à convaincre la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui n'a pas soutenu le texte pour une simple raison : la plupart des préconisations sont déjà présentes dans la réforme « Ma santé 2022 » et le plan « Priorité prévention ». La ministre a d'ailleurs rappelé que plusieurs se concrétiseront dans le prochain projet de loi de financement de la Sécu (PLFSS), jugeant ainsi la proposition de la droite « non opportune ».
Le soutien du député LR du Loiret Jean-Pierre Door – rappelant que son groupe avait été précurseur de certaines mesures en 2016 dans une proposition de loi déjà retoquée à l'époque – n'aura pas plus réussi à persuader le reste des députés de la majorité comme de l'opposition, tous ayant pointé un « télescopage » avec l'action du gouvernement.
La proposition de loi a donc été rejetée, comme en commission, par 75 voix contre 55, sans que ses articles ne soient examinés. « Je suis heureuse d'apprendre qu'un grand nombre de mesures seront votées par le groupe Les Républicains dans le prochain PLFSS », a conclu avec le sourire Agnès Buzyn.
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