Actuellement, 840 praticiens exercent la médecine thermale, dont 75 % de manière prédominante, selon la dernière enquête en date, menée en 2014 par le Conseil national des établissements thermaux (CNETh) et le Syndicat national des médecins thermaux (SNMTh). Tandis que 27 % des médecins thermaux pourraient prendre leur retraite d'ici à 2020, la relève semble loin d'être assurée.
Dans son rapport d'« évaluation du soutien public au thermalisme », le CEC s'inquiète de cette perspective démographique : « Un déficit est en train de s'installer partout et risque à terme, sauf réaction rapide, de menacer l'avenir même du thermalisme français », écrivent les députés rapporteurs de la commission, Jeanine Dubié et Dominique Dord. Pour les parlementaires, il est d'abord essentiel de revaloriser l'enseignement thermal dès le second cycle des études de médecine. Les rapporteurs suggèrent de poser des questions en ce domaine afin de « susciter une réaction des facultés ». Dès la validation du deuxième cycle, ils proposent de « développer et étendre le diplôme interuniversitaire d'une durée d'un an » et de créer également « un diplôme national d'une durée de deux ans ». Alors que la médecine thermale se pratique généralement dans des territoires isolés, le zonage des dispositifs d'aides à l'installation définis par les agences régionales de santé (ARS) en fonction des déserts médicaux diffère souvent de celui des stations thermales. Délégué général du CNETh, Claude-Eugène Bouvier espère une mesure dérogatoire pour inscrire davantage d'établissements thermaux en zones sous-denses, « ce qui permettrait aux médecins d'accéder à l'exercice de la médecine thermale dans des conditions privilégiées » liées aux contrats de praticiens territoriaux de médecine générale. De son côté le CEC prône a minima « une expérimentation d'élargissement du zonage à l'ensemble des stations thermales dans une région donnée ».
Médecins salariés
Les parlementaires suggèrent par ailleurs de créer des maisons de santé thermales, avec l'aide des collectivités territoriales. Le CEC a évoqué la création d'un statut de médecin thermal salarié pour attirer de nouveaux praticiens. En fin d'année dernière, les parlementaires ont d'ailleurs intégré cette possibilité d'exercice salarié du médecin en établissement thermal dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017. Le SNMTh souligne que cette évolution doit se faire « en respectant les intérêts des médecins thermaux et des curistes ». Du côté du CNETh, « la position du syndicat n'est pas d'imposer le salariat - bien au contraire - mais de reconnaître qu'à certains endroits, c'est l'une des solutions que l'on peut mobiliser », indique Claude-Eugène Bouvier. Alors que le dispositif doit être mis en place dès la saison prochaine, « il faut produire un contrat qui soit acceptable pour les deux parties, qui garantisse en particulier l'indépendance de l'exercice de la prescription », ajoute-t-il.
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