La FHP réclame une augmentation des tarifs de 10 %

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Publié le 10/09/2020
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Crédit photo : DR

Le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) Lamine Gharbi a développé ce jeudi une série de requêtes pour aider les cliniques à se tenir à flot. Il a également détaillé l'incidence de la crise sanitaire sur le secteur. 

Alors que se prépare le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021), Lamine Gharbi a remis sur la table sa demande d'une « hausse nécessaire » de 10 % des tarifs hospitaliers pour 2021.

Besoin de financement

Le patron des cliniques justifie cette requête à deux niveaux. Premièrement, l'impact des revalorisations salariales décidées dans le Ségur de la santé. Les 150 000 personnels des cliniques vont percevoir 160 euros net par mois. Si la FHP est heureuse d'avoir été « entendue » par Olivier Véran, elle juge que cette hausse « représente pour le privé un besoin de financement avec les coûts induits de 709 millions d'euros annuels » qui peut se traduire par une hausse de 8 % des tarifs.

La deuxième raison est la prise en compte du protocole de pluriannualité des financements des établissements de santé, signé avant la crise sanitaire. « À cette hausse [de 8 % des tarifs liés aux accords Ségur], il faut ajouter l'augmentation minimale des tarifs prévue dans le protocole de pluriannualité et l'augmentation correspondant à un rattrapage du niveau d'investissement, soit, au total, une hausse nécessaire de 10 % des tarifs hospitaliers en 2021 », argumente Lamine Gharbi. 

Au passage, le patron de la FHP confie, comme son homologue de la FEHAP Marie-Sophie Desaulle, « ne pas avoir les moyens » d'avancer l'augmentation salariale des personnels non médicaux décidée par le gouvernement. « Un accord de branche en cours de discussion devrait être signé dans les prochains jours. Les fonds seront virés par les ARS aux cliniques. Ce n'est qu'ensuite que nous pourrons distribuer ces sommes d'ici au mois de mars, avec effet rétroactif à partir de septembre », a-t-il détaillé. 

« Difficultés » sur l'indemnisation des libéraux

Interrogé sur l'impact de la crise sur la santé financière des cliniques, Lamine Gharbi a indiqué que l'effet était « variable » d'une région à l'autre et pouvait aller de « 500 000 à 700 000 euros » de perte dans une clinique du Grand Est ou d'Ile-de-France.

Dans ce contexte, la garantie de compensation octroyée par le gouvernement a toutefois permis aux cliniques de « sécuriser » 85 % de leur chiffre d'affaires sur la partie Sécu. « Le reste provient des complémentaires, avec lesquelles nous n'avons pas obtenu d'accord sur les chambres particulières, a précisé le dirigeant. Nous avons aussi perdu les recettes qui émanent de la redevance des médecins libéraux. »

Enfin, Lamine Gharbi s'est dit « préoccupé » par la reprise de l'épidémie. « Nous sommes vigilants mais prêts à prendre en charge les patients. Si, demain, la pandémie reprenait, il faudrait en revanche que les médecins libéraux soient indemnisés immédiatement, et non trois à six mois après. »

Début septembre, la branche spécialiste de la CSMF a dénoncé un important retard dans le paiement des indemnisations des praticiens libéraux qui ont travaillé dans les secteurs Covid (urgences, hospitalisation ou réanimation) de leur clinique pendant la crise sanitaire. Un « délai préjudiciable » selon Lamine Gharbi, qui a confirmé toujours constater dans les établissements privés des « difficultés » sur le sujet. 


Source : lequotidiendumedecin.fr