Invité des « Contrepoints de la santé » à Paris, le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Île-de-France a défendu sa politique face à la crise sanitaire, dans un contexte où les ARS sont décriées. « Aujourd'hui l'épidémie est sous contrôle et la digue n'a pas cédé », a affirmé le DG Aurélien Rousseau. Au moment où il s'exprimait, 500 lits de réanimation étaient encore occupés dans la région (soit 40 % des capacités) et 39 clusters détectés mais « sous contrôle ».
Aux manettes de l'agence francilienne depuis bientôt deux ans, le haut fonctionnaire s'agace du procès en bureaucratie fait aux ARS parfois jugées incapables de s'adapter à une situation d'urgence. « Leur histoire est née de l'échec des institutions passées dans la gestion de crise, recadre-t-il. Et le directeur de soutenir que « les ARS sont préparées précisément à gérer une épidémie ». D'abord grâce à leur action de veille sanitaire : dans la crise du Covid-19, avant même le déclenchement de la phase 3, l'agence « a fait un travail de tracing et d'isolement », relate Aurélien Rousseau. La deuxième mission de l'ARS a consisté à « se préoccuper des publics précaires avec l'armement d'équipes mobiles et de centres dédiés ».
Pas de tri des malades en réa
Il a fallu aussi coordonner les acteurs sur le terrain afin d'ouvrir rapidement et à grande échelle un nombre important de lits de réanimation. À l’instar de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Aurélien Rousseau clame haut et fort : « Nous n'avons pas manqué de lit de réanimation ». « L'honneur du système de santé, c'est que la moyenne d'âge des patients en réanimation dans la région n'a pas bougé, elle est restée à 60 ans, il n'y a pas eu de tri de malades », assure le DG.
Pour armer tous ces lits, l'ARS a parfois dû aller « chercher des respirateurs à la pince à épiler », explique Aurélien Rousseau qui affirme s'être lui-même déplacé dans certains établissements pour convaincre les directeurs de mettre à disposition leur matériel.
Bref, l'agence francilienne « a mené un combat pied à pied » face à l'épidémie grâce à ses 1 100 collaborateurs dont 400 ont été présents au siège en permanence, salue Aurélien Rousseau. Il précise aussi que 90 personnes de l'ARS sont tombées malades et qu’un décès est à déplorer.
La crise provoquera inévitablement des changements dans la politique territoriale de santé. « Il n'y aura pas de retour à la normale, anticipe déjà Aurélien Rousseau. Il va falloir franchir une étape avec les élus et favoriser les liens avec les territoires ».
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