Deux anciens premiers ministres de droite ont, chacun dans leur registre, à nouveau déclaré leur flamme aux médecins libéraux et représentants des cliniques, à l’occasion des rencontres 2015 de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), ce mercredi à Paris, profitant aussi de cette tribune pour dénoncer la loi de santé.
Devant près de 300 personnes, Alain Juppé a placé son discours sous le signe de la « confiance », terme employé plus de dix fois dans un discours de trente minutes ! L’ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac a alterné les propos très flatteurs à l’égard du secteur privé et les vives critiques à l’encontre du gouvernement actuel.
Gestion dynamique
Après avoir salué le « professionnalisme admirable » des médecins et soignants lors des attentats parisiens, Alain Juppé a déroulé le tapis rouge aux cliniques, établissements à la gestion « dynamique, efficace et moderne », hélas victimes d’une politique de « marginalisation et de dénigrement systématique » de la part du gouvernement.
« J’ai bien l’intention d’abroger la loi Touraine ! », a assuré l’ancien locataire de Matignon sous les vivats, assurant comprendre et même partager l’« exaspération » de l’hospitalisation privée. Et de citer quelques mesures sur lesquelles il entend « revenir » : les communautés professionnelles territoriales de santé, « l’exclusion » des cliniques du service public hospitalier ou encore la notion de « bénéfices raisonnables qui étatise les comptes d’exploitation de vos établissements ». Pas un mot, en revanche, sur la généralisation du tiers payant.
Haro contre l’hypertrophie
Tout aussi séducteur mais moins flamboyant, François Fillon a choisi l’angle économique pour courtiser les cliniques. Il s’est positionné en pourfendeur de « l’hypertrophie de notre système administratif », obstacle selon lui au développement économique des entreprises libérales de santé aujourd’hui « bloquées ».
« La loi HPST a suscité des débats, je l’assume, mais elle n’a pas remis en cause la médecine libérale, bien au contraire », a-t-il certifié avant un mea culpa.
François Fillon a ainsi admis que « des erreurs [dans la loi HPST, NDLR] apparues avec le temps doivent être corrigées ». « Les agences régionales de santé sont des tutelles administratives presque plus pesantes que les précédentes (...). Nous devons agir pour réduire le poids de l’administratif au profit des acteurs de terrain, ceux qui délivrent des soins », a-t-il argumenté.
Le candidat à la primaire de la droite a évoqué à son tour le projet de loi de santé, reprochant particulièrement le « manque de justice et d’équité de traitement » entre hôpitaux et cliniques, notamment en matière de politique tarifaire. À cet égard, François Fillon a affirmé qu’il abrogerait les dispositions législatives « qui vont dans le mauvais sens », mais sans les détailler. Il a enfin brandi le tiers payant généralisé obligatoire comme le « symbole » de la politique d’étatisation qu’il rejette.
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