En 2017, il faut attendre en moyenne 34 jours pour obtenir un rendez-vous pour réaliser une IRM, soit une augmentation de 3,5 jours par rapport à 2016, révèle l'enquête annuelle Cemka-Eval* présentée ce lundi par le SNITEM (Syndicat national de l'industrie des technologies médicales).
Selon les résultats de cette enquête, le délai moyen reste donc à un niveau relativement élevé, et ce depuis plusieurs années. En 2016, il était ainsi de 30,6 jours et de 30,3 jours en 2015. Des chiffres bien au-dessus des recommandations du plan Cancer 2014-2019, qui fixe un délai de 20 jours maximum, et ce alors que le nombre total d'IRM a augmenté de 8 % (906 IRM, soit 67 de plus qu'en 2016).

Graphique Cemka-Eval
Ainsi, 61,4 % des Français vivent dans une région où le délai moyen est supérieur ou égal à trente jours, soit 10 points de plus qu'en 2016. Ces temps d'attente varient cependant géographiquement. Ainsi, il est de 21,4 jours en Ile-de-France, de 27 jours en Bourgogne Franche-Comté, et de 29,5 jours en Normandie. Les délais les plus courts sont en Corse, où il faut attendre en moyenne 20 jours pour passer une IRM, soit presque deux jours de moins qu'en 2016.
La barre des 40 jours est atteinte en Occitanie, et même dépassée en Nouvelle Aquitaine (42,6 jours). Dans l'Ouest, le temps d'attente explose carrément. En Bretagne et en Centre-Val-de-Loire, il excède les 51 jours (contre 39,6 et 41,6 l'année passée). Mais ce sont les pays de la Loire qui remportent la palme du délai d'attente le plus long en 2017, avec près de 55 jours (contre 36,3 en 2016).
Le Nord-Est mieux équipé
Ces résultats sont à mettre en corrélation, pour la plupart, avec le taux d'équipement en IRM de ces régions. La Bretagne et les pays de la Loire – où les délais sont très élevés – sont ainsi les plus faiblement équipés, puisqu'ils comptent respectivement 11,2 et 10,4 IRM par million d'habitants en 2017, en deçà du taux national d'équipement de 14.
Les régions les mieux pourvues sont l'Ile-de-France (16 machines pour un million d'habitants), les Hauts-de-France (16,3), le Grand Est (15,5) et la Corse (15,1). Mais, comme au niveau national, le cas de la Nouvelle Aquitaine fait par exemple office de paradoxe. Alors que la région fait partie des plus équipées (15 IRM pour un million d'habitants), le délai d'attente y reste malgré tout assez élevé.
« Ces résultats nationaux peuvent s'expliquer par la progression des indications d'IRM, car c'est une technique non irradiante, liée aussi au nombre de cancers, analyse François Vorms, directeur général de Toshiba Medical et membre du SNITEM. La rentabilisation des machines et la pertinence des actes peuvent entrer en jeu, mais de façon marginale. Il faut que le rythme des installations d'équipements s'adapte à la hausse des besoins. »
* Enquête réalisée par téléphone en simulant un appel de patient pour suspicion de métastases, dans les centres IRM des 13 régions françaises.
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