Les industries de santé sont-elles encore un secteur stratégique ? C'est la question aujourd'hui posée par les membres du G5 Santé (BioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa). Ces entreprises françaises spécialisées dans le médicament, le diagnostic ou le dispositif médical ont rendu public un livre blanc dans lequel elles dressent un état des lieux alarmiste assorti de propositions de réforme. « Le G5, ce sont huit entreprises françaises qui représentent 47 000 emplois, 3,3 milliards investis en R&D en 2015 et 57 sites industriels», souligne pourtant Marc de Garidel, président du G5 Santé.
Des coups de rabot sans réforme structurelle
L'association étrille sans surprise le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui réclame aux laboratoires 50 % des économies (plus de 2 milliards d'euros) alors qu'ils ne représentent que 15 % des dépenses. « Ce ne sont que des coups de rabot sans réforme de structure », regrette Marc de Garidel.
Le G5 Santé demande en premier lieu un soutien net à la politique de R&D. Au programme : simplification administrative, passerelles entre recherche publique et privée, accès plus large aux données de santé, attractivité accrue en matière d'essais cliniques et lancement d'un plan national pour l'innovation.
Le G5 entend aussi favoriser la (re)localisation en France des sites de production. Hier leader en Europe en matière de production pharmaceutique, notre pays se situe en 2014 en quatrième position à 21 milliards d'euros, contre 35,8 milliards pour la Suisse. L'Hexagone souffre aussi de délais jugés pénalisants d'accès au marché (363 jours en France contre 63 au Danemark). Résultat, sur les 130 nouvelles molécules autorisées entre 2012 et 2014, seules huit sont fabriquées en France, où se concentre la fabrication de molécules chimiques matures.
Une alliance pour cinq ans
Pour redresser la barre, le G5 propose de prendre en compte les créations d'emplois hexagonaux dans la fixation des prix, de créer une enveloppe de 200 millions d'euros pour les entreprises qui investissent en France et de créer un label « made in France ».
Pour obtenir davantage de visibilité, le G5 propose aux pouvoirs publics une « alliance pour les cinq prochaines années », en écho à la demande du LEEM d'une politique pluriannuelle en matière de maîtrise des dépenses. Il demande enfin que le Comité économique des produits de santé (CEPS) soit directement rattaché au Premier ministre.
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