Pour la nouvelle édition de son Baromètre santé 360*, Odoxa ausculte les questions liées à la prise en charge du vieillissement.
L'institut de sondage a interrogé professionnels de santé, citoyens et aidants familiaux sur les problématiques relatives au grand âge et les solutions qu'ils proposent en matière de prise en charge de la dépendance.
Plus de neuf personnes interrogées sur dix (92 %) considèrent cette question comme importante et 49 % du panel juge même qu'il s'agit d'une priorité.
Une priorité pourtant négligée par les autorités. Pour 68 % des personnes interrogées, la prise en charge de cette question en France n'est pas satisfaisante. Dans la même proportion (68 %), les sondés se disent préoccupés quant à leur capacité actuelle ou future à bénéficier de l'ensemble des services dont ils pourraient avoir besoin.
Cette inquiétude généralisée peut s'expliquer par l'image très dégradée dont souffrent les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). 68 % des Français la jugent en effet très mauvaise. À l’inverse, les personnels de santé exerçant dans ces établissements recueillent 60 % d'avis favorables. Il en est de même pour 79 % des soignants à domicile jouissent.
Mieux à la maison
Dans le cas où leurs capacités physiques se dégraderaient, 56 % des Français souhaiteraient adapter leur domicile pour y rester en bonne santé et en sécurité. Seule l'atteinte par un trouble cognitif (alzheimer, sénilité précoce, etc.) les ferait préférer intégrer un établissement spécialisé (43 %). Les sondés sont prêts à débourser 648 euros par mois en moyenne pour être hébergé en EHPAD. C'est trois fois moins que le tarif médian pratiqué actuellement (plus de 1900 euros).
Côté finances toujours, les Français considèrent comme insuffisants les moyens accordés par le système de santé à l'aide au maintien à domicile (74 %) et aux EHPAD (76 %). Près de neuf personnes interrogées sur dix (86 %) jugent même les politiques publiques inadaptées aux défis du grand âge et de la perte d'autonomie. Pour y remédier, trois sur quatre approuvent la création d'un cinquième risque dédié au financement public de la prise en charge de la perte d'autonomie et du grand âge. Six médecins sur dix jugent que la santé connectée est aussi une « opportunité » pour aider au maintien à domicile des personnes âgées et huit sur dix réclament un financement spécifique. Les Français pensent de même.
Le généraliste, acteur indétrônable du grand âge
S'ils connaissent les services infirmiers à domicile (SIAD) et les services d'aide à domicile (SAD), le médecin reste le premier interlocuteur vers lequel les Français se tourneraient en cas de besoin. D'ailleurs, une majorité (58 %) estime que la place du médecin généraliste libéral n'est pas assez importante au sein de notre système de santé. Or, en moyenne trois quarts de nos concitoyens perçoivent comme une force la place centrale accordée au médecin traitant, pour les patients en général (79 %) comme pour les personnes âgées (75 %) et le système de santé dans son ensemble (73 %).
Cette position n'empêche toutefois pas huit Français sur dix d'approuver largement les pratiques avancées. 77 % sont même d’accord pour qu’une infirmière administre demain un acte médical « jusqu’alors obligatoirement réalisé par un médecin ».
* Baromètre santé 360 Odoxa pour nehs (actionnaire du « Quotidien ») réalisé entre le 18 septembre et le 17 octobre 2019 auprès d'un échantillon de 1 002 Français, 477 aidants familiaux, 1 407 professionnels de santé (dont 395 médecins) et 3 008 Européens.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes