Une remarque, suite à la lecture de l’article « Googliser ses patients, une bonne idée ? » paru dans « le Quotidien » du 9 février. Même bien avant Internet, aux alentours de 1975, de telles pratiques existaient.
Je me souviens avoir été très choqué par un (à l’époque) grand ami généraliste. Me faisant visiter son cabinet, il m’avait avoué espionner ses patients dont il voulait savoir ce qu’ils pensaient de lui : il avait installé des micros dans sa salle d’attente et sa cage d’escalier. Suite ces révélations, nos rapports s’étaient distendus jusqu’à se terminer.
Madame la ministre, je vous trouve bien présomptueuse
Je suis d’assez près les péripéties de vos démêlés avec les syndicats médicaux, qui vous présentent un front uni du refus, que, malgré vos rodomontades, osées, présomptueuses, d’énarque de gauche (ce qui est un pléonasme), vous ne parviendrez pas à mettre à genoux. En tant qu’idéologue socialiste, vous voulez asservir notre profession, alors que vous n’en faites pas partie, et n’y connaissez pas grand-chose, à part des idées reçues, formatées par vos origines sociales et intellectuelles.
Vous ne savez pas ce qu’est le corporatisme médical. Vous voulez nous asservir, surtout pour ce qui est du paiement à l’acte. Vous voulez mettre en place un système, un peu analogue au National Health Service anglais (NHS), où les patients se font inscrire à l’année chez un GP (general practitioner) qui est tenu de leur donner ses soins gratuitement : le médecin est donc rémunéré à l’acte, a posteriori, en fonction des soins dispensés à ses ouailles pendant l’année, et du nombre de patients inscrits chez lui, pour faire jouer la concurrence entre médecins.
Après en avoir discuté avec des médecins hospitaliers anglais, il ressort beaucoup de mépris pour ces GPs, les « tâcherons » du NHS ; le système limite les dépenses de santé à court terme, du fait des listes d’attente, mais impose des délais insupportables, 6 mois ou 1 an pour certaines interventions chirurgicales de pathologies invalidantes (coxarthroses), ce qui pousse ces patients anglais à venir se faire opérer en France, à leurs frais.
Les médecins français sont très attachés au « paiement à l’acte », direct, salaire immédiat de leur travail, comme un artisan – plombier, menuisier – que vous devez payer sur le champ, son travail terminé, de votre poche. Ils refusent un remboursement en « monnaie de singe », très retardé, dévalué, a posteriori, très hypothétique, par les Caisses, en admettant qu’elles aient de l’argent (…).
Vous voulez surtout éviter aux patients de faire l’avance des frais : « On rase gratis ! » Et le médecin sera payé par un tiers payant, les Caisses, au tarif conventionnel d’autorité, quand elles le voudront, si elles le peuvent, sans tenir compte de la dévaluation.
En revanche, je suis formellement pour la limitation des dépassements d’honoraires des médecins du secteur II, « conventionnés honoraires libres », qui abusent, et dont j’ai moi-même été victime, bien que confrère, pour une prothèse totale de hanche gauche. Le chirurgien orthopédiste ne m’avait pas dit qu’il allait prendre sa retraite, ni que j’étais un de ses derniers opérés, sans recours pour les suites éventuelles. Secteur II, honoraires libres (4 000 €) : je n’ai été remboursé par la Sécurité sociale et la mutuelle que de 300 €, bien qu’étant assuré social à 100 % et titulaire d’une carte d’invalidité à 80 % ! Les cordonniers sont bien les plus mal chaussés…
Madame la ministre (…), lors d’un récent sondage (FMF), plus de 82 % des médecins font état de leur envie de se mobiliser « fortement » ou « très fortement » contre votre projet de loi de santé. Plus de 9 praticiens sur 10 disent « stop » à votre réforme et demandent une rediscussion.
Vous ne pouvez qu’échouer dans vos tractations conflictuelles avec le front uni des syndicats médicaux : vous êtes bien présomptueuse de vouloir « mettre au pas », « en coupe réglée », notre profession…
« Avec le temps », avez vous dit, et l’attrait incoercible, pour le patient, de ne plus avoir à « mettre la main au porte-monnaie » pour payer le médecin… Mais « avec le temps va, tout s’en va… ».
Les hôpitaux militaires sont dirigés par un Médecin-chef, qui a appris les notions de fonctionnement d’un hôpital, sur le plan technique et administratif, et qui a donc d’excellentes relations avec les autres médecins militaires, chefs de service, de l’établissement : ils sont donc compétents, sur le plan administratif, médical, et logistique !
Je vous souhaite de vous remettre en cause, sur le plan Idéologique, dans vos projets mortifères pour les assurés sociaux et la médecine, et de faire votre aggiornamento, en fréquentant quelques salles de garde… d’hôpitaux.
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