La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Stéphane Travert et le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances ont signé aujourd'hui l'arrêté recommandant l'utilisation du Nutri-score, le dispositif d'étiquetage nutritionnel sorti vainqueur de l'évaluation menée par le Fonds français pour l'alimentation et la santé (FFSA).
Le logo nutritionnel sera apposé sur la face avant des produits alimentaires des marques qui l'adopteront sur la base du volontariat, en complément des informations nutritionnelles complètes figurant déjà sur la face arrière. Sa mise en place est inscrite dans l'article 14 de la loi de modernisation de notre système de santé. Le texte prévoit une évaluation de l'effet de ces recommandations, dont les modalités seront définies, après avis de l'ABSES, par décret en Conseil d'État.
Le logo attribue une lettre entre A (la meilleure qualité nutritionnelle) et E (la moins bonne) en fonction d'un calcul qui attribut des points négatifs en fonction de la quantité d'énergie, de sucres simples, d'acides gras saturés et de sodium et des points positifs en fonction de la présence de fruits, de légumes, de légumineuses, de noix, de fibres et de protéines. Le meilleur score possible est de 15 points (score A), et le plus mauvais est de -40 (score E).
Le Nutri-score l'assaut de l'Europe
Évoquant les travaux actuels d'élaboration de la stratégie nationale de santé, Agnès Buzyn a rappelé le besoin de développer une « politique de prévention, en agissant sur les déterminants de santé. De ce point de vue, le Nutri-score constitue un outil précieux de prévention », affirme-t-elle.
La recommandation d'étiquetage signée aujourd'hui a été prise sur la base de l'article 35 du règlement européen 1169/2011, aussi appelé règlement INCO. Dans sa forme actuelle, l'article 35 ne préconise pas de logo nutritionnel précis, et permet aux États membres de recommander un modèle de logo, sans avoir toutefois la possibilité de l'imposer.
Les industriels « ont la possibilité d'utiliser le Nutri-score dans les différents pays de l'Union européenne, précise le directeur général de la santé Benoît Vallet. Nous allons maintenant plaider auprès de la Commission européenne pour que le Nutri-score soit recommandé au niveau européen ». Des réunions vont se tenir au cours de l'année 2018 pour réviser l'article 35, comme le détaille Benoît Vallet : « La France a un dossier solide avec le Nutri-score. Lors de la notification de notre arrêté, il a été accepté sans aucune observation ou avis de la part de la Commission européenne. »
La France ne se positionnera en revanche pas en faveur d'une modification de l'article 35 allant jusqu'à permettre aux États membres d'imposer un logo aux industriels ou aux distributeurs. « L'expérience en vie réelle a démontré que l'émulation des acteurs de la grande distribution fonctionne bien, explique Benoît Vallet, le logo Nutri-score les pousse à modifier leurs formulations et améliorer les produits. La pression des consommateurs fait de la présence du Nutri score sur les emballages un argument marketing. »
Les industriels partagés
En France, plusieurs distributeurs et acteurs de l'industrie se sont déjà ouvertement inscrits dans la démarche du Nutri-score : Auchan, Intermarché, Leclerc, Fleury Michon, Mc Cain et Danone. Ainsi 70 produits vendus en propre par Intermarché sont déjà étiquetés sur leur site d’e-commerce, tandis que plus de 250 produits Fleury Michon seront étiquetés d'ici le début de l'année 2018. L'ensemble des produits des marques de Danone seront aussi étiquetés au cours de l'année 2018.
Les marques Pepsi, Coca-Cola, Mars, Unilever et Nestlé ont, au contraire, déjà affirmé travailler au développement de leur propre logo analytique, proposant pour chaque catégorie de nutriments un nombre de portions recommandé pour une période de temps donnée. « Je veillerai à ce que le Nutri-score soit le seul adopté », a promis la ministre Agnès Buzyn, qui assure pourtant ne pas vouloir interdire les autres logos.
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