Un mot d’ordre de contestation tarifaire émis par les syndicats ?
Ce médecin de la banlieue montpelliéraine n’est pas au courant. « Franchement, autour de moi, personne ne m’en a jamais parlé ». Fermez le ban !
« C’est le problème, il y a trop peu de médecins syndiqués », peste le Dr Thomas Sedaghat. Adhérent à la CSMF, ce médecin généraliste installé à Thuir (Pyrénées-Orientales) pratique une tarification C+DE, quand il le juge opportun. « Je prends le temps d’expliquer aux patients les raisons de l’acte. J’ai la chance d’avoir une patientèle qui comprend la démarche ». De fait, le Dr Sedaghat, 60 ans, associé à deux jeunes médecins, ne paraît pas abuser de la cotation C+DE. « Je l’applique seulement si la consultation dure plus que de raison. C’est au cas par cas », avance-t-il. Sur les 25 à 30 patients qu’il reçoit chaque jour, à peine 5 à 6 consultations sont facturées à 25 euros chaque semaine. « Pour l’instant, il faut reconnaître que ça peine à prendre au niveau des autres confrères, reconnaît le généraliste. Beaucoup considèrent que cela prend trop de temps à expliquer aux patients pour deux euros. »
Une généraliste de la région nîmoise, non syndiquée, ne souhaite pas facturer de consultation à 25 euros par « peur des représailles de la caisse primaire ». Militant à MG France, le Dr Alain Colmas, qui suit d’ordinaire les mots d’ordre syndicaux, ne pratique pas le C + DE. « Je réfléchis… J’ai 63 ans, et ce combat peut paraître d’arrière-garde. Me battre pour deux euros de plus ? La lutte contre le tiers payant généralisé me paraissait plus prioritaire », lance ce médecin installé à Bouzigues (Hérault), près de Sète. Et le Dr Colmas de confier une anecdote. « Ca fait des années que le prix de la consultation n’a pas changé. L’an dernier, un patient m’a dit " Vous êtes toujours à 23 euros ? Eh ben, vous vous êtes mal démerdés ! " ».
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