Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a profité jeudi d'un important remaniement gouvernemental pour acter le remplacement de son ministre de la Santé, sur la sellette depuis le mois de juin. Le Dr Zweli Mkhize, 65 ans, médecin de formation, largement salué pour sa réactivité face au Covid-19, avait été placé en "congé spécial" début juin suite à l'ouverture d'une enquête pour corruption visant deux de ses proches au ministère, dans le cadre d'un contrat public pour lutter contre la pandémie. Le président a précisé, dans une allocution télévisée, que M. Mkhize avait demandé de "quitter son poste pour apporter de la stabilité à cette fonction importante".
Le départ de M. Mkhize à la Santé était en effet attendu. La semaine dernière, l'Unité des enquêtes spéciales (SIU) a saisi la justice pour récupérer l'équivalent de près de neuf millions d'euros provenant d'un contrat irrégulier avec la société de communication Digital Vibes, qui aurait bénéficié à M. Mkhize et à son fils. Ses enquêteurs ont remis un rapport complet au président fin juin. Et cette semaine, le quotidien Daily Maverick a publié sa propre enquête, affirmant que les fonds détournés avaient été investis dans un salon de beauté pour ongles appartenant à la belle-fille de Mkhize, entre autres projets.
Ce n'est pas tout : fin mai, des médias avaient dévoilé que l'ex porte-parole de M. Mkhize, Tahera Mather, et son ancienne assistante personnelle, Naadhira Mitha, auraient touché des millions de rands en paiements irréguliers liés à ce contrat pour élaborer une communication publique sur le Covid-19 depuis mars 2020.
Le ministre avait reconnu "des irrégularités flagrantes", réclamant "un peu de temps" pour y répondre, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques.
Son successeur, Joe Phaahla est médecin lui aussi et spécialiste de santé publique, investi en politique depuis de nombreuses années.
Ce remplacement d'un ministre de la Santé n'est pas le premier d'une longue liste de limogeages depuis le début de la pandémie. Le dernier en date à tirer sa révérence a été le ministre britannique de la Santé, Matt Hancok, remplacé fin juin par Sajid Javid.
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