Le syndicat Union collégiale (UC) a annoncé ce mardi au « Quotidien » avoir déposé un recours pour contester les résultats des élections aux URPS dans chaque région. La structure a également déposé des plaintes, dont une au niveau ordinal, contre deux médecins auteurs de tweets jugés « diffamatoires ».
Son président, le Dr Meyer Sabbah, précise au « Quotidien » qu'il avait déjà fait des signalements à la commission nationale de vote électronique (CNVE) au moment du vote pour des « irrégularités » au moment du scrutin.
Ce recours se fonde sur plusieurs points, affirme le Dr Sabbah. « Il y a eu une inégalité de traitement entre les syndicats puisque nous n'avons eu que 15 jours pour constituer nos listes, au lieu de deux mois pour les autres syndicats, assure-t-il en premier lieu. Par ailleurs, des communications ont persisté jusqu'à la fin du vote sur le site internet de syndicats. Enfin, il y a eu ces tweets publiés juste avant les élections et auxquels nous n'avons pas eu le temps de répliquer. »
Ces tweets nourriront le recours électoral, et feront l'objet d'une plainte devant l'Ordre des médecins et devant la justice, précise le président de l'UC.
Les Drs Jomier et Marty visés
Les auteurs des deux tweets en question sont le médecin et sénateur de Paris Bernard Jomier, et le Dr Jérôme Marty, à la tête de l'UFML-Syndicat. Le premier avait publié un message fin mars, où il évoquait le programme de l'Union Collégiale en le qualifiant de « honte », message republié et commenté par le Dr Jérôme Marty sur son compte Twitter.
Comme tous les médecins libéraux en activité, je voterai à la fin du mois pour des élections professionnelles. Voici le tract reçu d’un syndicat. Qui propose de ne plus soigner celles/ceux qui ont dépassé l’espérance moyenne de vie. Et appelle à « soutenir le Pr Raoult ». Honte pic.twitter.com/SyTsf3lkWR
— Bernard Jomier (@BernardJomier) March 26, 2021
« Ce tract nous avait choqués, c'est pourquoi nous l'avons mis en exergue sur Twitter, explique ce mardi le Dr Jérôme Marty. En tant que médecins, il faut balayer devant notre porte, ce sont des comportements inadmissibles et des propos indignes de la profession ! » Le président de l'UFML-Syndicat fait valoir qu'au moment de ces tweets, la campagne pour les élections URPS était « encore en cours » (les membres des syndicats étaient ensuite tenus par un devoir de réserve).
Joint également ce mardi, le Dr Bernard Jomier estime n'avoir « aucun regret » quant à cette publication. « L'UC devrait retirer ce genre de propos de ces tracts. D'ailleurs, le conseil de l'Ordre pourrait y regarder de plus près, car de la part de médecins, ce genre de propos me choquent sérieusement », réagit l'élu écologiste.
Un habitué de la procédure
Les recours contestant l'élection seront étudiés dans les deux mois, les nouveaux bureaux des URPS devant être élus d'ici au 31 mai. Les plaintes en diffamation devraient en revanche prendre davantage de temps.
Ce n'est pas la première fois que l'Union Collégiale conteste le résultat des élections aux URPS chez les médecins libéraux. Fin 2016, le syndicat avait déjà déposé un recours pour contester le nouveau bureau formé en région PACA, là encore pour cause d'irrégularités, et pour lequel le tribunal de Marseille lui avait donné raison, obligeant l'URPS à réélire un nouveau bureau.
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