Des chercheurs californiens ont comparé l'efficacité de cinq médicaments anti-obésité commercialisés aux États-Unis, dans une étude publiée dans le « JAMA ». Il s'agit de l'orlistat (Xenical, Alli), de la lorcaserin (Belviq), de l'association naltrexone/bupropion (Mysimba), de l'association phentermine/topiramate et du liraglutide (Saxenda, Victoza).
En France, sont disponibles l'orlistat mais aussi, depuis début 2015, le Mysimba et le Saxenda, autorisés au niveau européen dans l'obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30), et dont les prescriptions font l'objet d'un suivi prospectif national post-AMM dans la cohorte ANTIOB. En mai 2015, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait déclaré que « l'utilisation de (ces) médicaments (...) préoccupe les autorités nationales en France ».
Cette méta-analyse – analyse à partir de 28 essais randomisés totalisant près de 30 000 sujets obèses – a comparé leur taux de perte de poids d'au moins 5 % à 52 semaines. L'IMC était de 36 en médiane. Il s'agissait à 74 % de femmes.
De 8,8 à 2,6 kg perdus à 1 an
Dans le groupe placebo, 23 % des sujets avaient perdu 5 % de leur poids à 52 semaines, par rapport à 75 % dans le groupe phentermine/topiramate, 63 % dans le groupe liraglutide, 55 % dans le groupe naltrexone/bupropion, 49 % dans le groupe lorcaserin et 44 % dans le groupe orlistat.
Selon la méta-analyse, l'utilisation d'un des cinq médicaments continuait de s'accompagner d'une perte de poids à 1 an par rapport au placebo, de 8,8 kg pour l'association phentermine/topiramate, de 5,3 kg pour le liraglutide, de 5 kg pour l'association naltrexone/bupropion, de 3,2 kg pour la lorcaserin et de 2,6 kg pour l'orlistat. Les traitements les moins bien tolérés avec arrêt de traitement étaient le liraglutide et l'association naltrexone/bupropion.
Les pertes de poids restent modestes alors que, suite au scandale de l'Isoméride puis du Médiator, le profil de sécurité des médicaments anti-obésité fait l'objet d'une vigilance accrue et d'une surveillance renforcée, en particulier pour les « médicaments avec des actions adrénergiques ou avec des actions centrales sur l'inhibition de l'appétit », indiquent les auteurs. Leur utilisation est limitée en pratique. « L'approche idéale à la perte de poids devrait être hautement individualisée, en identifiant les meilleurs candidats à la pharmacothérapie, aux interventions comportementales et à la chirurgie », concluent les auteurs.
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