LE QUOTIDIEN : En 2015, l'Union collégiale avait obtenu des élus dans cinq régions. Cette fois, vous ne serez présents que dans deux… Pourquoi ?
Dr MEYER SABBAH : Malheureusement, nous ne présenterons des candidats qu'en Île-de-France et en PACA, dans les deux collèges, généraliste et spécialiste. C'est tout de même une performance car nous n'avons pu présenter nos listes qu'en début d'année. Nous sommes victimes d'une obstruction politique. Comme nous n'étions pas un syndicat déclaré représentatif, nous n'avons pas été informés des réunions sur ce scrutin, puis avons été écartés de la liste des organisations autorisées à présenter des candidats. Il a fallu déposer un recours pour obtenir gain de cause auprès du Conseil d'État. Cette perte de temps a démobilisé un certain nombre de médecins d'Union collégiale qui sons partis sur d'autres listes.
Quels sont les enjeux de cette campagne à vos yeux ?
Les URPS sont inutiles en l'état. Elles ne servent que de chambres d'enregistrement des agences régionales de santé (ARS). Il faut briser ces chaînes imposées si on veut aider les confrères au niveau local. Quand j'étais vice-président de l'URPS PACA en 2010, j'avais proposé de défendre les médecins à exercice particulier. Mais cela m'avait été refusé car cela empiétait sur les missions des syndicats !
Le seul enjeu de ce scrutin, c'est la mesure d'audience syndicale. J'appelle les médecins à se mobiliser pour changer la représentativité nationale au lieu de se plaindre. Ils doivent s'interroger sur ce que les organisations représentatives ont fait pour eux. Est-ce que les conditions d'exercice se sont améliorées ? Non, la rémunération est toujours à la traîne et les cotations restent complexes. Nous avons refusé la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) qui transforme les médecins en salariés de l'Assurance-maladie. Il faut revenir vers une médecine libérale libre dans sa pratique et sa prescription.
Que proposez-vous ?
Notre campagne, c'est la liberté d'exercice et de prescription ! Certains médecins ont perdu une partie de leur pouvoir de prescription avec le déremboursement de l'homéopathie. Ensuite, on les a empêchés de prescrire de l'hydroxychloroquine. Il y a un diktat des recommandations. On a l'impression que les ordonnances sont rédigées par Ségur et qu'il faut les photocopier. À quoi servent les médecins s'ils sont remplacés par des ordinateurs ? Sans parler des transferts de tâches vers l'infirmier ou le pharmacien qui, tels qu'ils sont prévus, nivellent le métier par le bas. Tout cela traduit la négation de la médecine de proximité, de la relation particulière entre le médecin et son patient. Il faut arrêter !
Pourquoi voter pour l'Union Collégiale ?
Nous ne rentrons pas dans le système. Prenons l'exemple de cette crise sanitaire. Selon l'INSEE, il n'y a pas d'écart énorme entre l'âge moyen des patients décédés du Covid et l'espérance de vie. De même pour l'évolution du taux de mortalité, ce n'est pas si affolant. Je ne comprends pas pourquoi la France est entrée dans cette hystérie collective. L'Union collégiale n'est ni complotiste ni "antivaccins", mais il y a des chiffres fournis par les services de l'État. Quand c'est incohérent, on fait part de nos doutes.
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