L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé mi-octobre un appel à candidature visant à la création de centres de soins non programmés tenus par des médecins de ville et accolés à des services d'urgences. L'objectif ? Proposer « aux patients qui relèvent principalement de la médecine générale et qui se dirigent vers un service d’urgences alors que leur état de santé ne le nécessite pas » d'être réorientés « s’ils l’acceptent, vers des consultations de médecine générale non programmées ».
Le CHU francilien veut « renforcer sa coopération avec la médecine de ville » pour mieux répondre à l'accueil des patients et désengorger des services d'urgences souvent en surchauffe.
Quatre appels à candidature ont ainsi été lancés à Bicêtre, Antoine-Béclère, Tenon et Lariboisière. À l’intérieur même de chacun de ces établissements, l'AP-HP propose de mettre à disposition des professionnels, contre « une redevance d'occupation », des locaux « au sein ou à proximité immédiate des structures de médecine d’urgence ». Sont invités à candidater « des médecins, d’exercice libéral ou salariés des organismes médicaux de premier recours, ou les organismes eux-mêmes » dans le cadre d'une activité menée « à titre principal ou secondaire ».
Consultodromes
Une initiative qui n'est pas du goût des médecins salariés. Dans un communiqué, l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) tance des « fast-foods médicaux servant à volonté et à toute heure des consultations médicales sans régulation et sans contrôle ». Et « revoilà les consultodromes ? » s'inquiètent les praticiens salariés.
Son président, le Dr Éric May, peste contre une méthode qui court-circuite les organisations existantes. « L'appel à candidature fait fi des communautés professionnelles territoriales de santé [CPTS, NDLR] dont les soins non programmés font pourtant partie des missions socles ! », s'agace-t-il. En outre, le généraliste de Malakoff (Hauts-de-Seine) s'interroge sur la pertinence des consultations proposées. « Cela ne rend pas service aux usagers car c'est hors du parcours de soins », explique-t-il. Et le praticien de conclure : « Cest une réponse facile et opportuniste là où il faudrait prendre le temps de réfléchir avec les acteurs existants. »
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