Des états généraux de la santé visuelle ont été organisés à l’initiative de la Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles en France. Étienne Caniard, son président, a réuni pour la première fois l’ensemble des acteurs de la santé visuelle : opticiens, ophtalmologues, optométristes, orthoptistes, mais aussi les représentants de l’industrie de l’optique et de la distribution, les institutionnels du secteur ainsi que les usagers et leurs représentants.
« Notre volonté était de parler de manière transversale de la santé visuelle des Français et des difficultés qu’ils rencontrent pour accéder au dépistage et aux soins », explique le Dr Jean-Martin Cohen-Solal, délégué général de la Mutualité Française. Il était légitime que ce soit la Mutualité Française qui prenne l’initiative de ce débat. « Les pouvoirs publics et la CNAM s’intéressent peu à la santé visuelle. L’Assurance-maladie obligatoire ne rembourse que 4 % des dépenses d’optique : pas grand-chose. Il est normal que les complémentaires s’intéressent à ce sujet, puisqu’elles prennent en charge 70 % des dépenses d’optique en France ».
Selon une étude de Havas Interactive en octobre 2015 sur un échantillon représentatif de 1 500 Français âgés de 18 ans et plus, quatre Français sur dix estiment difficile d’accéder aux équipements optiques. Un tiers d’entre eux déclarent avoir déjà renoncé à des soins ou à des équipements, pour des motifs financiers ou en raison de délais d’attente trop longs chez les ophtalmologues. Pour améliorer la santé visuelle, les Français font confiance d’abord aux ophtalmologues (83 %), puis aux opticiens (64 %) et enfin aux orthoptistes (62 %).
Alors que 71 % des Français déclarent faire attention à leur santé visuelle, une large majorité d’entre eux estime néanmoins que l’information en la matière est déficitaire (59 %), constat partagé par les professionnels de santé interrogés.
Pour un Français sur deux, l’orientation entre les différents professionnels est compliquée ; ils peinent parfois à comprendre le rôle de chacun d’entre eux. « Ils sont environ 70 % à considérer qu’il n’y a pas suffisamment de coopérations entre les différents professionnels de la filière. Face à une pénurie d’ophtalmologues, perçue par 83 % des Français, et devant la situation d’engorgement que personne ne conteste, la délégation de tâches à d’autres professionnels du secteur apparaît envisageable pour une majorité des répondants », souligne la Mutualité.
Les personnes interrogées accepteraient des coopérations professionnelles des ophtalmologues vers les optométristes (75 %), les orthoptistes (74 %) et les opticiens (63 %), « surtout dans l’hypothèse d’une collaboration au sein d’un même cabinet, mêmes si des réserves sont soulevées (capacité de détection des pathologies lourdes, lisibilité du parcours de soins pour le patient…) ».
Pour Jean-Martin Cohen-Solal, ces États généraux sont le point de départ d’un débat qui a vocation à se poursuivre. « Il est clair que nous allons tirer les enseignements de tout ce qui a été dit lors de cette journée et continuer à faire dialoguer les professionnels afin de faire émerger des solutions permettant d’améliorer l’accès des Français à la santé visuelle ».
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