L'unité syndicale n'a toujours pas volé en éclats et les libéraux comptent bien le faire savoir à Nicolas Revel, patron de la CNAM, lors de la reprise des négociations le 25 mai.
La semaine dernière, après le premier round conventionnel, les leaders des syndicats se sont retrouvés pour affiner leurs revendications communes notamment tarifaires. Celles-ci, beaucoup plus abouties que les pistes issues des Assises de la médecine libérale en février, portent sur l'élaboration d'une nouvelle grille simplifiée de consultations.
Les libéraux se sont accordés sur le principe d'un schéma en quatre niveaux pour l'ensemble des médecins – généralistes et spécialistes. Le premier échelon porterait le tarif de la consultation de base à 25 euros (minimum). Cet alignement tarifaire supposerait de faire le deuil de l'actuelle MPC, majoration forfaitaire transitoire de deux euros applicable aux spécialistes cliniciens (mais dont les généralistes sont privés).
Un second seuil, fixé à 30 euros, valoriserait les actes de coordination et de suivi entre le médecin traitant et les spécialistes correspondants (applicable dans les deux sens).
Le troisième niveau, à 46 euros soit le tarif du C2 actuel, pourrait rémunérer des avis ponctuels de consultant mais également des consultations lourdes de sortie d’hospitalisation, des bilans annuels pour des patients en ALD ou des actes à contenu défini. Les généralistes pourraient accéder à cet étage tarifaire, permettant de réduire le différentiel de rémunération qu'entretient l'actuelle cotation C2 (seuls 100 000 actes ainsi facturés par les généralistes et MEP en 2014 contre près de 15 millions de C2 toutes spécialités).
Enfin, le quatrième niveau correspondrait aux consultations longues, les deuxièmes avis de spécialistes mais aussi les consultations d'annonce de maladies graves. Sur ce dernier tarif – 70 ou 75 euros – les syndicats n'ont pas accordé leurs violons. « Les patients ne s'attendent pas à ce prix-là pour une consultation d'annonce, nous devons travailler sur ce niveau de consultation et sur le contenu », souligne le Dr Claude Leicher, préident de MG France.
Ni division, ni dispersion
Plutôt habile, cette grille de consultations permet à la profession d'afficher le même front uni avec des actes aux tarifs valorisés (selon leur contenu) accessibles à la fois aux généralistes et aux spécialistes. Le découplage de la valeur du C et du C2 va dans le sens de cette équité.
Nul doute que la CNAM va faire ses calculs, échafauder diverses hypothèses financières. « Il faut encore réfléchir et enrichir ces propositions », précise toutefois le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, qui a communiqué vendredi dernier sur ces quatre niveaux tarifaires. « Nous sommes dans une écoute mutuelle et respectueuse », assure le Dr Jean-Paul Hamon, à la tête de la FMF. « Seule l'action commune sera payante », prévient le Dr Éric Henry, président du SML. « Se disperser et se diviser montrerait une incapacité à signer la convention, or ce n'est pas ce que nous voulons ».
Dérives sectaires : une hausse préoccupante dans le secteur de la santé
Protection de l’enfance : Catherine Vautrin affiche ses ambitions pour une « nouvelle impulsion »
Dr Joëlle Belaïsch-Allart : « S’il faut respecter le non-désir d’enfant, le renoncement à la parentalité doit interpeller »
Visite médicale d’aptitude à la conduite : le permis à vie de nouveau sur la sellette