Malgré l’apparition de quelques clusters dans les Ehpad, la situation dans les établissements du Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) reste « stable et maîtrisée », a jugé mardi Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale. Environ 60 % des résidents des Ehpad auraient reçu leur dose de rappel, même si les remontées chiffrées sont « aléatoires », ce qui pourrait signifier que 70 à 75 % des résidents ont en réalité déjà reçu leur troisième dose.
Clarification nécessaire
Mais ce qui préoccupe le Synerpa, c’est surtout la problématique du rappel chez tous les salariés des Ehpad, qui n'a pas été clairement intégré dans l'obligation légale vaccinale des professionnels (loi du 5 août dernier). « Un flou s’installe autour des collaborateurs des structures des Ehpad » sur cette question de l’obligation vaccinale, déplore la DG du syndicat.
Les annonces de l'exécutif se contentent en effet d'aborder la question de la validité du passe sanitaire pour telle ou telle catégorie. À partir du 15 décembre, les personnes âgées de plus de 65 ans devront avoir reçu leur dose de rappel pour que leur passe sanitaire reste valide. Cela concerne évidemment de nombreux résidents des Ehpad et une partie de leurs visiteurs. Et pour les plus de 18 ans, le passe sanitaire est conditionné au rappel, à compter de la date butoir du 15 janvier.
Mais Florence Arnaiz-Maumé aimerait que l'obligation vaccinale intégrant la dose de rappel soit appliquée sans délai à tous les salariés des Ehpad. Car la protection contre le virus « décline 5 à 6 mois après la deuxième dose », ce qui sera bientôt le cas de nombreux professionnels des Ehpad, vaccinés « majoritairement en avril et mai dernier ». D’où l’importance, selon elle, d’accélérer la campagne de rappel à destination des salariés dans les deux prochains mois.
Autre argument du Synerpa : un rappel obligatoire pour les salariés des Ehpad permettrait de « maintenir les fêtes de Noël, mais aussi les animations et les visites » dans les établissements, même si l’arrivée de nouveaux variants pourrait « rebattre les cartes de notre protocole en début d’année », met en garde Florence Arnaiz-Maumé.
Grève des médecins coordonnateurs, mauvais timing ?
Le Synerpa a abordé l’épineuse question du mouvement des médecins coordonnateurs, à l'heure où deux syndicats ont appelé à stopper la vaccination des soignants dans les Ehpad pour protester contre l'exclusion des médecins coordonnateurs des revalorisations du Ségur. Florence Arnaiz-Maumé dit « comprendre » leur colère car les médecins coordonnateurs ont « été mis en première ligne pour la vaccination mais ont échappé à toute forme de revalorisation ». Tandis que les praticiens libéraux ayant vacciné dans les vaccinodromes « ont été particulièrement bien rémunérés ».
Pour autant, elle déplore que les syndicats de médecins coordonnateurs aient choisi ce moment « critique » pour faire valoir leurs revendications légitimes. Elle refuse « le chantage et le rapport de force immédiat qui bloqueraient les processus de vaccination en Ehpad ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes