La décision de l'agence régionale de santé (ARS) du Pas-de-Calais de réduire de 56 à 29 le nombre de secteurs de garde dans la région ne passe pas auprès des médecins généralistes des communes du Touquet, Étaples, Cucq, Merlimont, Camiers, Trépied et Neufchâtel-Hardelot. Pour ces praticiens, cet arbitrage (censé s'appliquer début août) se traduit par la réorganisation de la permanence des soins de quatre secteurs ainsi fusionnée en un secteur unique.
Les trente généralistes concernés dénoncent une décision « unilatérale, irréalisable ». « Les quatre secteurs de garde étaient bien organisés au niveau des tours de garde, l'ARS démolit tout en mettant un seul secteur immense », déplore le Dr Pascal Renaux, généraliste au Touquet. Et de préciser : « Un patient de Neufchâtel-Hardelot souhaitant consulter le médecin de garde qui se trouve être celui de Merlimont, ou inversement, va devoir faire 30 km tout en n’étant pas bien ? Il choisira plutôt les urgences à Boulogne ! » Une situation en contradiction avec la volonté affichée de désengorger les urgences...
La décision de l'ARS démontrerait aussi sa méconnaissance du terrain. Cette zone très touristique voit en effet son nombre d'habitants bondir de 50 000 l'hiver à 150 000, voire 300 000 l'été. « La population est majoritairement âgée et dépendante. Si l'ARS ne revient pas sur sa décision, ce sera une catastrophe sanitaire et on le fera savoir », souligne le Dr Renaux.
Courrier à Buzyn
Face au silence de l'ARS, les médecins concernés, désormais soutenus par plusieurs maires mais aussi par le député (LR) Daniel Fasquelle et le sénateur (LR) Jean-François Rapin, lui-même médecin généraliste à Merlimont, ont adressé un courrier à Agnès Buzyn, que le « Quotidien » a pu consulter. Les généralistes et les élus réclament la suspension de cette restructuration à la hussarde des secteurs de garde et une concertation. « Avec le député Daniel Fasquelle, nous avons aussi demandé à rencontrer la directrice générale de l'ARS pour qu'elle mette fin à cette fusion dangereuse pour les patients et les médecins », résume Jean-François Rapin.
Les quelque trente médecins généralistes sont prêts à arrêter leur participation à la permanence des soins si l'ARS maintient sa décision unilatérale.
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