L’année 2012 s’était achevée dans la douleur pour les mutuelles, entre un avenant 8 à la convention négocié aux forceps et la levée de boucliers du corps médical contre les réseaux mutualistes. 2013 débute avec de nouveaux bouleversements. L’accord récent des partenaires sociaux sur la généralisation d’une complémentaire santé collective pour les salariés pourrait aboutir à une recomposition (concentration) du secteur. De surcroît, de nouvelles études sur le renoncement aux soins des Français poussent certains acteurs à repenser leur offre.
Arbitrages
À la demande du groupe Macif, l’institut Opinion Way a mené une étude (1) sur le comportement de consommation des Français, au regard – crise oblige – des restrictions budgétaires. Sans surprise, les nouveaux arbitrages financiers que la crise impose n’épargnent pas la santé (d’où la nécessité pour les complémentaires d’adapter mieux leurs contrats). Près de 40 % des personnes interrogées préféreront renoncer aux soins plutôt qu’aux activités extrascolaires de leurs enfants, indique l’étude. Et 35 % des Français choisiront de rogner sur leurs dépenses de santé plutôt que sur le budget de l’alimentation.
Pour continuer à se soigner, les Français adoptent aussi de nouveaux comportements que les mutuelles, assurances et institutions de prévoyance vont devoir prendre en compte. L’étude révèle que près de 9 Français sur 10 se disent prêts à faire plus attention à leur mode de vie (arrêt du tabac, sport, hygiène alimentaire) pour éviter de recourir aux soins. De plus, 34 % des sondés se déclarent disposés à acheter moins cher sur Internet des médicaments et des lentilles de contact. Enfin, un Français sur quatre (26 %) serait prêt à passer la frontière pour se soigner à moindre coût.
Affiner les offres
Dans ce contexte de forte tension sur les dépenses de santé, la Macif a cherché à « éviter la démutualisation en essayant de trouver le juste soin au juste coût », vient d’annoncer sa direction en présentant sa nouvelle offre santé. Le groupe aux 4,8 millions de sociétaires (dont 430 000 adhérents en santé individuelle) a déplacé son curseur « garanties essentielles » (hospitalisation, médecine de ville, dentaire) vers son entrée de gamme et a déployé son éventail d’offres, passant de quatre à onze formules. Une offre plus large, plus souple, qui n’oublie pas les contrats proposant une couverture élémentaire pour s’adapter aux contraintes financières de l’époque.
Autre signe que la Macif s’adapte à l’air du temps : depuis 2012, le groupe a ouvert ses portes aux mutuelles d’entreprise (dont celle d’IBM), un positionnement sur des contrats collectifs qu’il compte approfondir grâce à son partenariat contracté avec AG2R La mondiale. Les secteurs de l’aide à domicile et de la restauration rapide sont dans son viseur.
(1) Réalisée en ligne du 28 au 30 novembre 2012 auprès de 1 039 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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