Face aux graves difficultés redoutées cet été aux urgences – et alors qu'une mission flash est en cours – les voix se multiplient pour imaginer des solutions rapides. Dernière piste en date, le président de Fédération nationale des infirmiers (FNI), Daniel Guillerm, et le Pr Guy Vallancien, membre de l’Académie de médecine, proposent de mobiliser et de généraliser des équipes mobiles paramédicales (infirmiers, aides-soignants et ambulanciers) pour gérer soins non programmés et petites urgences.
Signataires d'une tribune publiée dans le « Journal du Dimanche », le président de la FNI et le célèbre chirurgien urologue appellent la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon à « oser une nouvelle organisation en première ligne de l’hôpital » face au manque de soignants dans les hôpitaux et de médecins en ville.
« Les 1 200 réunions de concertation annoncées dans le cadre des travaux du Conseil national de la refondation sont sans doute utiles, mais nos concitoyens ne peuvent attendre un énième plan… qui fonctionnera ou pas », estiment le médecin et l'infirmier, rappelant qu'il faut « passer l’été, avancer vite » et « être pragmatique ». Or, la profession infirmière, aux effectifs conséquents (750 000 personnes – dont 135 000 en libéral), « pourrait jouer un rôle plus opérationnel en première ligne », lit-on.
Petites blessures, brûlures et pathologies courantes
Ce système, semblable aux « paramédics » américains ou canadiens, ou au modèle des sapeurs-pompiers, consisterait à mobiliser un infirmier volontaire, un ambulancier et un aide-soignant pour prendre en charge les soins non programmés et les petites urgences « seize heures sur vingt-quatre, dans un bassin de population de 10 000 habitants ».
Cet infirmier de première ligne serait déclenché par un appel du Samu, d’une plateforme de régulation libérale ou d’une autre structure de coordination. Il serait équipé d'un smartphone pour échanger avec un médecin référent, voire d’une mallette médicale et de médicaments d’urgence. « L’infirmier, en lien avec un médecin de garde ou du Smur, pourrait ainsi poser un diagnostic et mettre en œuvre les protocoles de soins préalablement arrêtés », précisent les deux auteurs.
Les élus locaux favorables
À terme, imaginent les signataires, les paramédicaux seraient formés à cette prise en charge de première ligne, via la formation continue ou la valorisation des acquis, et pourraient traiter sur place « trois cas sur quatre », évitant ainsi le recours inutile aux urgences et l’encombrement des cabinets médicaux libéraux. La tribune cite « les petites blessures, brûlures, entorses » ainsi que les pathologies courantes telles que rhumes, angines, otites, cystites, etc.
Cette organisation a déjà été mise en place « dans plusieurs départements » et permet de mobiliser les médecins sur les cas complexes et les urgences vitales, défendent le Pr Vallancien et Daniel Guillerm. « Les infirmiers sont partants, concluent-ils, et les élus locaux ne demandent que ça ».
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