Après deux semaines de réflexion, les étudiants en médecine de l’ANEMF appellent finalement l’ensemble des carabins à prendre part à la manifestation du 15 mars contre le projet de loi de santé, initiée par les internes et chefs de clinique, rejoints par une cinquantaine de syndicats de professionnels de santé.
En attendant la date fatidique, les étudiants en médecine ont l’intention d’orchestrer des actions locales « dès à présent » dans toutes les villes de France.
Malgré plusieurs rencontres avec les équipes de Marisol Touraine sur le projet de loi, l’ANEMF s’agace de voir la ministre de la Santé « faire le choix de l’enlisement », en « s’obstin[ant] dans une voie qui ne servira l’intérêt de personne, et certainement pas celui des patients ». « La coupe est pleine », clament les carabins.
Le tiers payant généralisé, porte ouverte aux dérives financières ?
Quatre points concentrent la colère des jeunes. En organisant « un conventionnement régional et en contraignant les ARS à définir elles-mêmes les conditions de prise en charge dans chaque territoire, le projet de loi de santé amorce la mise à sac des soins de proximité », juge l’ANEMF.
Sans être aussi remontés que leurs aînés sur la généralisation du tiers payant, les étudiants en médecine estiment qu’une telle mesure, non content d’« ouvrir la porte à toutes les dérives dans le financement du système de santé », relève de « l’affichage politique ». L’ANEMF souhaite que Marisol Touraine étende le tiers payant aux seules populations qui souffrent le plus du renoncement aux soins.
Compétences réparties « à la volée »
Autre motif d’exaspération : l’élargissement des compétences des pharmaciens et des sages-femmes à la vaccination « en dehors de tout processus de décisions ». Le projet de loi « porte l’idée fausse que les compétences peuvent être réparties à la volée, sans aucune considération pour les conséquences concrètes et quotidiennes » sur les patients et les professionnels, jugent les étudiants.
Enfin, l’ANEMF déplore que la formation médicale « se fragilise », sans réforme à la hauteur.
« Les milliers de voix qui résonneront dans les rues de Paris ce jour-là seront celles d’une génération dont les attentes sont grandes : nous n’accepterons pas plus longtemps d’être les témoins d’un jeu d’esquive politique élevé en art de gouverner », conclut l’association.
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