LE QUOTIDIEN : Quel sera l’angle d’attaque de l’UMP lors du débat parlementaire ?
CHRISTIAN JACOB : Ce PLFSS est révélateur de cette politique de gauche qui manque de courage et masque une gestion calamiteuse en matraquant les familles.
Aucune réforme de structure n’est engagée, ni sur les retraites, ni sur la santé. Rien sur la convergence tarifaire public/privé, où des marges financières sont pourtant très importantes. Rien sur l’aide médicale d’État (AME), pourtant source de nombreux abus, et qui explose. Pas de retour en arrière sur le jour de carence dans la fonction publique, qui a été supprimé alors que cela réduisait le nombre de jours d’arrêt maladie de 10 à 15 % ! Le gouvernement avance en revanche sur le tiers payant généralisé, véritable trappe à assistanat qui se traduira pas une explosion des dépenses et des contraintes accrues pour les médecins.
Sur l’assurance-maladie, la moitié des économies sont supportées par le médicament. Cette mise à contribution est-elle justifiée ?
Tout est dans la mesure des choses. Là, très clairement, on risque de casser la recherche sur le médicament et l’innovation. Par manque de courage, on désigne des boucs émissaires comme l’industrie pharmaceutique, c’est encore une solution de facilité. On aurait pu regarder ailleurs, reposer par exemple dès cette année la question des 35 heures à l’hôpital. On ne tiendra pas comme cela.
Le retour à l’équilibre du régime général a été repoussé à l’horizon 2019. Est-ce un mauvais signal ou un report inévitable en période de crise et de manque de recettes ?
Sur les trois branches, on laisse filer les déficits comme l’an passé. Les ponctions fiscales répétées sur les familles, et aujourd’hui la remise en cause du congé parental, auront des répercussions importantes sur le nombre d’emplois à domicile, le recours au travail au noir et, à terme, sur le taux de fécondité.
Avec les socialistes, on est dans la fuite en avant, on continue de faire tourner la machine à déficits. Je le redis : pour tenir les comptes, il ne faut pas faire du matraquage fiscal – contre-productif car trop d’impôt tue l’impôt – mais engager des réformes de fond. Là, le choix est fait de développer l’assistanat et de taper sur les classes moyennes et classes moyennes supérieures.
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